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BD, bande dessinée. Un été de voyages : Abel, voyageur immobile

En cet été où les Français sont moins nombreux que d’habitude à avoir pu rêver d’horizons lointains,  "Le Voyage d’Abel" nous invite à découvrir un grand rêveur. 

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
ABEL PARVIENDRA-T-IL A PARTIR ? (BRUNO DUHAMEL, BAMBOO)

A Reclesme, non loin du village, Abel vit seul avec son chien, ses chèvres, ses deux vaches et ses rêves de grands départs, toujours remis au lendemain.

Pour échapper à la grisaille de la vie

Paysan par obligation, aventurier de vocation, Abel parcourt le monde dans sa tête, en collectionnant les guides de voyages qui l’aident à tenir le coup, quand il trait les bêtes ou se réfugie au bistrot. Une vie grise, littéralement. Le dessinateur Bruno Duhamel a choisi de nous raconter son quotidien en dégradés bleutés, couleurs atones d’où rien n’émerge, sauf quand Abel imagine un ailleurs flamboyant, et qu’il voit un paquebot de carte postale toucher une île paradisiaque. Avocate et romancière, Isabelle Sivan a signé le scénario du Voyage d’Abel.

Rêver, c’est le seul moyen qu’il lui reste pour vivre. Et le rêve de voyages plus particulièrement.

Isabelle Sivan

S’il n’était aussi taiseux, Abel pourrait nous faire penser au Belmondo et Gabin filmés par Henri Verneuil dans Un Singe en hiver. Les espagnolades de l’un, la nostalgie du Yang-Tsé-Kiang de l’autre valant bien les songes éthiopiens du malheureux paysan. Ou ceux d’Isabelle Sivan.

Enfant, j’ai vécu à Yaoundé au Cameroun et à Djibouti. Je me suis souvent interrogée sur ce que le voyage apportait. Je pense qu’on cherche à fuir quelque chose.

Isabelle Sivan

Abel ne part pas et les saisons défilent.

La brume de l’automne, la neige en hiver, le retour du printemps, les foins en été, nous pourrions être dans la campagne de l’Yonne ou de la Nièvre, les terres d’élection de la scénariste, quand elle ne vit pas à Paris. Le livre, Le Voyage d’Abel, est en lui-même une belle aventure. D’abord auto-édité par les deux auteurs, Isabelle Sivan et Bruno Duhamel, le titre a finalement plu à la maison Bamboo qui lui a fait une place, cette année, sous son label Grand angle.

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