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BD, bande dessinée. Un été d’anticipation : Jean-Marc Rochette annonce la grande extinction

Chaque samedi, cet été, "BD, Bande dessinée" revient sur une sortie récente qui imagine le monde d'après. Pour Jean-Marc Rochette, l'humanité est en voie d'extinction, et cela pourrait arriver plus rapidement qu'il ne l'imagine avec Lob, Legrand et Matz dans la saga du "Transperceneige". 

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
ROCHETTE, DESSINATEUR DE LA FIN DU MONDE, PEINTRE DE LA MONTAGNE (JEAN-MARC ROCHETTE, CASTERMAN / EAN-MARC ROCHETTE, CASTERMAN / EAN-MARC ROCHETTE, PAULSEN)

Le grand confinement de la planète a saisi Jean-Marc Rochette au moment où devait sortir l’acte 2 de sa bande dessinée Extinctions, préquel de la saga du Transperceneige initiée avec Jacques Lob au début des années 1980.

L'humanité, un train fou que rien n'arrête

À la mort de Lob en 1990, les scénaristes Benjamin Legrand, puis Matz ont repris le flambeau d’une série désormais culte chez les amateurs de SF. Au point que le réalisateur coréen Bong Joon-ho, palme d’or à Cannes en 2019, quatre Oscars et César du meilleur film étranger en 2020 pour Parasite, en avait signé en 2013 l’adaptation cinématographique. L’histoire de ce train qui roule sur une planète gelée, et jamais ne s’arrête, a également séduit la plateforme Netflix qui a commencé au printemps à diffuser une série originale directement inspirée de la trilogie en cours.  

Il y a près de 40 ans, rien ne nous laissait comprendre ce qui avait bien pu se passer pour que quelques centaines de rescapés se retrouvent ainsi confinés dans un train au mouvement perpétuel. Aujourd’hui, Rochette et Matz se demandent si, à force de fermer les yeux sur le dérèglement climatique, les déforestations à marche forcée, le massacre des insectes et autres erreurs écologiques, l’humanité aura droit à une seconde chance. 

Le premier jour du confinement, je suis sorti dans Paris. Il faisait gris. La ville était presque vide. Quelques personnes erraient, assommées par les nouvelles. J’ai vraiment éprouvé le sentiment bizarre de vivre dans l’une de mes histoires. Ça a été plus vite que je le pensais.

Jean-Marc Rochette

Face à la montagne

Sur la couverture de son nouvel album, Rochette a dessiné en fond de décor un sommet alpin qui ressemble à ceux qu’il a habituellement devant les yeux. Volontiers solitaire, de tempérament anarchiste, Rochette vit au milieu du massif des Écrins, où il cultive son potager entre deux BD. Et pourtant...

Ce qui m’a très étonné, ce que je me suis fait arrêté par la police, à 200m de chez moi, seul en plein massif des Écrins. Je n’ai pas été verbalisé, mais j’ai réalisé que, même dans un endroit comme ça, je n’étais pas aussi libre que je le croyais.

Jean-Marc Rochette

Pour les héros du Transperceneige, la question de la liberté ne se pose plus. Seul compte l’instinct de survie.

L’acte II de la trilogie Extinctions, par Rochette et Matz, vient de paraître aux éditions Casterman.

À lire également, Manifeste pour peindre le bleu du ciel, conversations de Jean-Marc Rochette avec Fabrice Gabriel, aux éditions Paulsen. Dans ce petit livre, enrichi d'une trentaine de reproductions de ses toiles, le peintre et dessinateur, grand grimpeur, y raconte son amour de la montagne. 

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