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BD, bande dessinée. "Sarkozy-Kadhafi, des billets et des bombes" : une BD d'investigation

Ils se sont mis à six - cinq journalistes et un dessinateur - pour mettre en scène et en bande dessinée l'enquête hors norme de l'affaire libyenne. Ils revendiquent une fidélité absolue à la réalité des faits.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
CINQ JOURNALISTES ET UN DESSINATEUR POUR UNE BD D'INVESTIGATION DANS LES CERCLES DU POUVOIR (THIERRY CHAVANT, LA REVUE DESSINEE - DELCOURT)

L'affaire libyenne en bande dessinée, Sarkozy-Kadhafi, des billets et des bombes, c’est le fruit de sept ans d’enquêtes menées par des journalistes d’investigation, notamment ceux de Médiapart et de Radio France. Sur près de 200 pages de bande dessinée, on y voit des personnages bien réels autour d’un ballet de valises et de sacs remplis d’argent occulte.

La BD comme révélateur

Des chefs d’États - Nicolas Sarkozy, Mouammar Kadhafi -, des ministres, des hommes de l’ombre, acteurs d’un feuilleton qui mêle politique nationale et internationale, jeux de pouvoir et d’influence, épisodes guerriers : presque tout ce que raconte cette histoire est déjà sorti ici et là. Mais, le puzzle reconstitué impressionne.

Pour beaucoup de ceux qui regardent cette affaire d’un peu loin, l’effet narratif de la bande dessinée donne à voir ce qui était déjà là.

Fabrice Arfi, l’un des cinq journalistes qui cosignent cette BD d’investigation

L’affaire en elle-même peut se résumer ainsi : le régime du colonel Kadhafi aurait financé la campagne électorale de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007. Celui-ci est aujourd’hui mis en examen pour "corruption passive", "financement illégal", "recel de fonds public libyen".

Mis en examen également, Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Elysée, ancien ministre de l’intérieur, et Éric Woerth, ex-trésorier de la campagne présidentielle de l’UMP. L’affaire n’est pas jugée. On n’en est pas là. Les trois personnalités contestent les faits. Comme d’autres que l’on voit pour la première fois en action.

La bande dessinée permet de montrer ceux qu’on ne voit jamais : les intermédiaires qui incarnent toutes les dérives de la république de l’ombre. Ils portent les contrats d’armement, gazier, les intérêts supérieurs de la nation. Et ont, d’après les juges, contribué aux flux financiers suspects.

Fabrice Arfi

Les auteurs revendiquent les dialogues les plus confidentiels, les scènes les plus étonnantes, comme celle où l’on voit le corps d’un ancien ministre du pétrole libyen flottant sur le Danube.

Pour aider le lecteur à prendre la mesure de la véracité de ce qu’il vient de lire, la BD est complétée par l’exposition d’une trentaine de pièces - bordereaux bancaires, notes confidentielles de services de renseignement, photos de piles de billets.

Signé par les journalistes Fabrice Arfi, Benoît Collombat, Michel Despratx, Elodie Guéguen, Geoffroy Le Guilcher, mis en images par Thierry Chavant, Sarkozy-Kadhafi, des billets et des bombes, une coédition La Revue Dessinée-Delcourt.  

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