BD, bande dessinée. Lyon en cases

Lyon, ville de BD

Entre Saône et Rhône, Lyon aime se mettre en scène en bande dessinée. Au point d’avoir depuis trois ans sa BD qui raconte la ville en récits complets. Le numéro 29 des Rues de Lyon revient sur l’histoire du jardin Rosa Mir à la Croix-Rousse. Des petits airs d’architecture à la Gaudi, un cousinage évident avec le Palais Idéal du Facteur Cheval : ce jardin auquel le réfugié espagnol Jules Senis a consacré sa vie se prête fort bien à la mise en images d’Anne de Angelis sur un scénario d’Héloïse Cutzach. Nombre de celles et ceux qui contribuent à ce mensuel sortent d’Émile Cohl, la pépinière locale.

Une tradition qui remonte à la guerre

S’il y a une école et une communauté d’auteurs qui nourrissent aussi les pages du Projet Bermuda - un copieux recueil annuel de BD réalisées en région lyonnaise - c’est parce que Lyon revendique une vraie tradition de bande dessinée. Tout commence pendant la guerre quand éditeurs et créateurs viennent s’installer en zone non-occupée. C’est à Lyon que l’on publie le magazine Cœurs vaillants. Plus tard, c’est de Lyon que Blek le Roc et une flopée d’illustrés de gare vont conquérir le marché français. Rien d’étonnant à ce que l’une des principales expositions du 12e festival Lyon BD revienne sur cette histoire aussi riche que peu connue.
Vlan ! 77 ans de bandes dessinées à Lyon et en région, à voir en ce moment à la bibliothèque municipale de la Part-Dieu.

Lyonnais parmi les Lyonnais, Jérôme Jouvray s’est vu proposer d’utiliser le Parc République comme une immense page blanche. Murs, portes, panneaux publicitaires, ascenseurs, vont présenter tout l’été les plus célèbres personnages du 9e art.
Chaque année, une ville étrangère est invitée. Ce week-end c’est au tour de Barcelone et du dessinateur Jaime Martin, auteur remarqué des récits Jamais je n’aurai 20 ans et Les Guerres silencieuses.

Un pont avec la Chine

Toujours plus loin, Lyon BD met à l’honneur la bande dessinée  traditionnelle chinoise, plus particulièrement celle de Shanghai : les œuvres du maître He Youzhi, de Zhao Hongben, Shen Manyun,...

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Laetitia de Germon. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

Kushi, Le Lac sacré, de Patrick Marty et Golo Zhao (dessin), aux éditions Fei

Au début des années 80 en Chine, dans un petit village reculé de Mongolie Intérieure, Kushi vit en harmonie avec la steppe et ses belles étendues généreuses, mais au fragile équilibre. Kushi est orpheline. Apparue mystérieusement dans le village alors qu’elle n’était qu’un bébé et recueillie par une vieille chamane, elle est considérée comme le mouton noir de sa communauté. Turbulente, surdouée, elle agace et attise la méfiance des villageois qui la traitent de petite sorcière. Quand elle découvre les agissements de Bold, un bandit local prêt à tous les crimes pour s’enrichir au détriment du fragile équilibre de la steppe et de ceux qui y vivent depuis des millénaires, une lutte sans merci s’engage entre eux et les tenants d’une certaine idée du progrès.

Ce titre décrit avec réalisme la vie des habitants des steppes mongoles. Sur fond de sauvegarde des traditions et de l'environnement, il nous entraîne tout doucement vers le début d'un voyage initiatique. Du côté des dessins, on reconnaît tout de suite les traits tout en rondeur de Golo Zhao, l'auteur de la balade de Yaya, et les couleurs mettent en valeur la beauté des paysages.
Un joli conte pour enfants et adultes.