Troubs habite en Périgord. Raymond est son vieux voisin.Troubs, retour aux sourcesEntre deux voyages au bout du monde, au Mexique, au Laos ou aux Tuamotu, Troubs vit en Périgord, seul, du côté de Ribérac, au cœur de la forêt de la Double, en haut d’une colline, au bout de la route. Le physique sec de l’homme qui marche et d’un naturel plutôt contemplatif, il ne quitte jamais son carnet et croque volontiers les vaches et les tracteurs dans les champs, le cochon que l’on tue une fois l’an, les nuages qui s’attardent un moment.Son voisin Raymond habite à un kilomètre. Le poil blanc, la casquette vissée sur la tête, Raymond a 85 ans. Il a encore bon pied, bon œil, mais n’a plus tout à fait la force de couper son bois pour l’hiver. Alors Troubs lui donne un coup de main et Raymond lui apprend tout le reste : à ne pas laisser perdre les champignons, à récupérer un essaim, à voir les buses qui suivent les palombes. Ça fait un bail que Troubs, avec son dessin sympathique, pensait consacrer une BD entière à Raymond. C’est fait, éclairé de délicates aquarelles, découpé en courts chapitres plein de grâce. Il ne s’y passe presque rien, mais tout est dit.Il a fallu que je trouve l'essence même de chaque moment. C'est des trucs simples, mais c'est un savoir immense.TroubsA lire en prenant son tempsDès la première page de Mon voisin Raymond, le dessinateur parvient à ralentir notre lecture. Il nous oblige à rester plus longtemps que de coutume sur chaque case et les dialogues, à peine ébauchés, rebondissent tranquillement, de bulles en bulles, au fil des mois et des saisons.Troubs, Mon voisin Raymond, aux éditions FuturopolisQuand Rochette grimpait toujours plus hautJean-Marc Rochette, lui, est un montagnard. Le dessinateur du Transperceneige se dévoile dans Ailefroide, altitude 3954, récit autobiographique où l’on découvre par quel malheureux coup du sort le jeune Grenoblois qui avait deux passions, l’alpinisme et le dessin, dut finalement choisir la bande dessinée. On comprend mieux, aussi, pourquoi Rochette dessine et peint aussi bien la montagne.Ailefroide, altitude 3954, chez Casterman