BD, bande dessinée. L'appel du post-apo
Les tourments du temps incitent les auteurs à envisager un avenir sombre pour la planète. Dans Le reste du monde, Jean-Christophe Chauzy imagine un coin de France après la catastrophe. Ludovic Debeurme boucle sa fable Epiphania sur le transhumanisme. Lomig adapte le roman américain Dans la forêt.
Une vallée dans les Pyrénées, côté français. Un événement dont on ne sait rien plonge la région dans le chaos. Comment survivre, s’organiser, préserver un lien social ?
La catastrophe est déjà là
Jean-Christophe Chauzy est de ceux qui affirment haut et fort que la catastrophe environnementale a déjà commencé et que nous n’y sommes pas préparés. Cela fait une demi-douzaine d’années qu’il déroule un récit post-apocalyptique qui compte déjà quatre volumes. La série a pour titre Le reste du monde. Le premier cycle se clôt avec Les enfers. Tout part de cette hypothèse d’une catastrophe qui ne dit pas son nom.
On n’a plus de réseau qui permette d’amener de l’information. Quand le déluge est arrivé, la question n’est pas de savoir d’où ça vient, mais comment on va boire, manger, se protéger, se chauffer, protéger ses gosses. Et on marche.
Jean-Christophe Chauzy
La nature majestueuse n’a que faire du sort des hommes. L’espoir est ténu dans ce décor de montagne escarpée qu’on a connue belle comme un paysage de carte postale et qu’on découvre brutale, hostile et vertigineuse. Et Dieu dans tout ça ?
Ma mère de famille s’appelle Marie et le chemin de croix du père qui essaie de retrouver ses enfants lui fait gravir une espèce de Golgotha. Les plaies d’Égypte s’abattent évidemment sur ce coin des Pyrénées. Sauf que je suis un athée indécrottable et souvent militant. Ce sont souvent des signes qui restent plutôt ironiques.
Jean-Christophe Chauzy
Ironique et angoissante aussi, l’idée que nous serons, à notre tour, demain les migrants que nous regardons au mieux aujourd’hui avec compassion.
Le reste du monde, de Jean-Christophe Chauzy, éd. Casterman.
L'espoir réside dans la jeunesse
Chez le même éditeur, Ludovic Debeurme clôt sa trilogie Epiphania. Fable écologiste colorée, sombre conte fantastique, Epiphania traite du transhumanisme à travers la figure d’adolescents, chimères d’une beauté douloureuse. Ces garçons et filles sont autant d’animaux à cornes, à écailles ou pourvus d’ailes. Innocents comme des anges rejetés par l’humanité.
Epiphania de Ludovic Debeurme, éd. Casterman
Un dernier récit post-apocalyptique… Celui-ci est inspiré par le roman Dans la forêt de l’américaine Jean Hegland. Il nous raconte le monde d’après le cataclysme vécu par deux sœurs adolescentes devenues orphelines.
Dessiné en noir et blanc, Dans la forêt par Lomig, éd. Sarbacane.
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