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BD, bande dessinée. Il y a 100 ans, la guerre

En ce 11 novembre anniversaire du centenaire de la fin de la Grande Guerre, trois projets qui touchent à 14-18.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
SUR LE FRONT OU A L'ARRIERE, HIER ET AUJOURD'HUI, LA GUERRE (DAVE MCKEAN, ON A MARCHE SUR LA BULLE / L'EPICERIE SEQUENTIELLE / JOE PINELLI, CASTERMAN)

Le premier projet est une initiative franco-britannique, un livre collectif qui réunit une quarantaine d’auteurs de BD. L’ouvrage a pour titre : Traces de la Grande Guerre.

Des marques dans la chair, dans le paysage, dans les mémoires

De ce côté-ci de la Manche, Traces de la Grande Guerre est porté par l’association "On a marché sur la bulle". Elle est basée à Amiens, en Picardie. Dans ce livre, des auteurs aussi différents que l’ivoirienne Marguerite Abouet que l'on connaît pour sa série Aya de Yopougon, l’anglais Charlie Adlard, le dessinateur de Walking Dead, le scénariste espagnol de Blacksad, Juan Diaz Canales, l’allemand Thomas Von Kummant, le belge Denis Lapière, les français Edmond Baudoin, Aurélien Ducoudray, Jean-David Morvan, Kris, Maël ou encore Riff Reb’s ont brodé de courts récits dessinés autour de cette idée de traces.

Les traces, ce sont les restes exhumés d’un soldat inconnu, le fantôme d’un village anéanti sous un déluge de bombes, les cicatrices bien visibles d’une gueule cassée ou ce que 14-18 a changé dans nos vies, dans la science, dans nos mémoires.

Traces de la Grande Guerre, c’est aussi un travail pédagogique avec les écoles et les collèges de la Somme, et des moments de rencontres en France et en Angleterre avec des spectacles dessinés qui rassemblent les auteurs qui se sont impliqués dans le projet.Traces de la Grande Guerre a obtenu le label de la Mission du Centenaire.

14-18 à Lyon

Le collectif d’auteurs lyonnais réunis sous la bannière de "L’Epicerie séquentielle" s’est saisi d’un trésor : le fonds de guerre que l’ancien maire de la ville, Édouard Herriot, avait réuni. Ces archives exceptionnelles avaient été oubliées avant de ressurgir près de 80 ans plus tard.

Les auteurs de BD de Lyon y ont puisé de quoi raconter l’émancipation des femmes qui remplaçaient les hommes dans les usines d’armement et se battaient pour avoir le droit de porter des pantalons plus pratiques pour travailler, de quoi dessiner le personnage de Guignol qui soutenait les poilus sur le front tout en dénonçant les malheurs de la guerre ou encore pour mettre en scène la longue construction du monument aux morts de l’Île au Cygne, dans le parc de la tête d’or.

Lyon 14-18 prend la forme de journaux de l'époque rassemblés dans une grande enveloppe où l’on trouvera aussi des fac-similés d’affiches, de cartes postales et même une carte de rationnement.

Le Feu, côté allemand

Le romancier Patrick Pécherot et le dessinateur Joe Pinelli ont eu une idée en apparence saugrenue, mais qui, en cette année du centenaire de la fin de la guerre de 1914 donne à réfléchir. Ils ont transposé le célèbre roman d’Henry Barbusse le Feu, couronné par le prix Goncourt en 1916, comme s’il avait été écrit du côté allemand. Kurt, Kropp et Müller ont vécu tout autant que les Français l’horreur des tranchées.

Pinelli dessine les visages hallucinés comme on pétrit la glaise. Les corps se mélangent à la boue. Sous la pluie, dans le brouillard, les paysages hérissés de barbelés s’estompent dans une grisaille détestable. Restent les mots de Barbusse.

Das Feuer est publié aux éditions Casterman.

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