BD, bande dessinée. Dewaere et Chaplin
Patrick Dewaere laisse le souvenir d'un acteur écorché vif. Dans la vie, comme à l'écran. Dans une tonalité mélancolique qui colle à la personnalité du mauvais fils moustachu, la BD "Àpart ça, la vie est belle" lui rend un bel hommage.
Il était promis à une grande carrière cinématographique. Elle n’a duré que huit ans, de 1974, lorsque son talent et sa personnalité éclatent dans Les Valseuses de Bertrand Blier, aux côtés de Gérard Depardieu et de Miou-Miou, qui fut l’une de ses compagnes, à 1982, lorsqu’il se suicide d’un coup de fusil, alors qu’il s’apprête à tenir la vedette dans le film Édith et Marcel, de Claude Lelouch.
Le manque de reconnaissance, fil rouge d'une courte vie
Patrick Dewaere a 35 ans. En quelques années, l’enfant de la balle, passé par le Café de la Gare, a gagné le cœur des Français. Pas suffisamment celui de ses pairs. Nommé six fois aux César, attendu à Cannes, il n’a jamais reçu la moindre récompense.
Un soir de cérémonie des César, Patrick Dewaere a pleuré comme un môme sur les épaules de Jean-Jacques Annaud parce qu’on l’avait encore écarté de la récompense suprême. Avec la sensibilité qui était la sienne, chaque année, ça remontait à la surface.
LF Bollée, scénariste
Les couleurs de la mélancolie
À cette frustration, s’ajoutent une éperdue quête d’identité et une profonde mélancolie. Aux crayons de couleur, dans des teintes un peu passées, la jeune dessinatrice arménienne Maran Hrachyan, dont c’est la première BD, parvient dès la première case de cette biographie à imprimer au regard de l’acteur, l’insondable tristesse qu’il transmettait à ses personnages. Y manque juste, à ce moment-là, la moustache qu’il a longtemps portée, pour paraître moins beau et un peu frustre.
Le personnage est bien bâti. Il a du muscle, une certaine épaisseur, il peut en imposer, il peut gueuler aussi. Mais, en même temps, il y a un voile. Il est capable, dans un regard qu’on peut qualifier de fiévreux, de faire passer une force et de la fragilité.
LF Bollée, scénariste
Patrick Dewaere, À part ça, la vie est belle, aux éditions Glénat
Dans le même registre, on recommandera Chaplin, Prince d’Hollywood, de Laurent Seksik et David François, aux éditions rue de Sèvres.
Le second volume met en scène un Chaplin ambitieux et volage. Le génie de l’acteur et réalisateur du Kid et de La Ruée vers l’or subjugue les foules. C’est bientôt la fin du muet et la guerre approche.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.
L'homme qui tua Nobunaga, de Kenzaburo Akechi (scénario) et Yutaka Todo (dessin) chez Delcourt/Tonkam
Ce manga tente de résoudre l'énigme la plus marquante de l'histoire du Japon, l'assassinat d'Oda Nobunaga, il y a 431 ans. Plongez au cœur des derniers mois de cet éminent seigneur de guerre ayant unifié le Japon au XVIe siècle. Laissez-vous porter par l'amitié qui le liait à Yasuke, le tout premier samouraï noir, et découvrez l'histoire qui mena à son assassinat, lors de l'incident de Honnôji, au cours duquel Nobunaga Oda fut trahi et assassiné par Akechi Mitsuhide, son vassal.
Ce récit passionnant propose une autre version de la vie d'Akechi Mitsuhide, racontée par un de ses descendants. L'auteur a fait des recherches poussées pour tenter d'établir la vérité, ce qui donne de l'histoire une version plutôt solide et plausible. La mise en scène et les dessins très fouillés et réalistes permettent de s'immerger rapidement dans le récit.
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