BD bande dessinée. Colette en images

D'un trait léger, la dessinatrice Lucie Durbiano vient d'adapter Claudine à l’école en bande dessinée.

Le premier roman de Colette

Celle qui deviendra une femme de lettres admirée, a 22 ans lorsqu’elle couche sur le papier ses souvenirs d’enfance, à la demande de son mari Willy, critique littéraire et musical en vue, qui lui suggère de ne pas hésiter à pimenter ce récit qu’il signera d’abord de son seul nom, et qui sera dès sa sortie, en 1900, un succès de librairie.

J’ai lu 'Claudine à l’école' quand j’étais adolescente. A cet âge, ce récit des premiers émois amoureux est drôle et, ma foi, très intéressant.

Lucie Durbiano

Il est vrai que dans cette fiction, Colette nous dévoile les élans qui poussent les copines de classe : la grande Anaïs, la boulotte Marie, mais aussi les institutrices à soupirer, qui pour un garçon de ferme, qui pour un maître d’école, qui, et c’est le cas de l’héroïne Claudine, pour une autre demoiselle, en l’occurrence la blonde et fine Aimée, la nouvelle institutrice, à peine plus vieille que ses élèves, âgées d’une quinzaine d’années.

Désirer, embrasser, batifoler

Dans le village, on ne pense visiblement qu’à ça, mais la chose est contée en toute innocence. Une innocence que l’on retrouve dans le dessin ligne claire et les couleurs légères de Lucie Durbiano.

C’est une petite rebelle. Je me suis inspirée de Colette, son nez un peu long et son menton pointu, sa chevelure libre et ses boucles qui roulent sur son dos et ses épaules.

Lucie Durbiano

Lucie Durbiano recrée les salles de classe avec pupitres en bois et poêle à charbon, retrouve les patrons des jupons blancs et les robes noires à ceintures, et reste très fidèle aux dialogues de Colette. La drôlerie et la légèreté n’excluent pas la mélancolie propre à la fin de l’enfance.

Claudine à l’école de Lucie Durbiano d’après Colette est publié par Gallimard bande dessinée.

Si vous passez par Saint-Sauveur-en-Puisaye, le village de l’Yonne où Colette demeura une partie de son enfance, n’hésitez pas à profiter de la visite guidée de la maison familiale. On y respire les odeurs de ce coin de la campagne bourguignonne, les parfums des fleurs et des sous-bois : la seule chose sans doute que ni la plume magistrale de l’écrivain, ni les images de la dessinatrice ne parviendront jamais à nous faire totalement partager.