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BD, bande dessinée. Chefs-d'oeuvre, mode d'emploi

Le rendez-vous BD de ce dimanche s'intéresse à deux chefs-d'oeuvre de la bande dessinée qui reviennent dans l'actualité. Avec "Ibicus", Pascal Rabaté avait marqué le tournant des années 2000. Il raconte aujourd'hui la genèse de cette création. Autre album majeur, "La Fièvre d'Urbicande" de Benoît Peeters et François Schuiten a droit à une mise en couleurs longtemps attendue.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
SEMION IVANOVITCH NEVZOROV ET EUGEN ROBICK, PERSONNAGES INCONTOURNABLES DE LA BANDE DESSINEE CONTEMPORAINE (PASCAL RABATE, MARIE BARBIER / FRANCOIS SCHUITEN, CASTERMAN)

Au tournant des années 1990/2000, Pascal Rabaté adapte en quatre volumes de quelques 120 pages chacun, un roman russe qu’il a déniché aux puces et dont la lecture l’a tenu en haleine toute une nuit. Il a pour titre Ibicus. Il est signé d’Alexis Tolstoï, bien moins connu que son illustre parent Léon Tolstoï.

De la littérature à la bande dessinée, en passant par le cinéma

L’histoire met en scène un grand type assez lâche qui fuit la révolution russe. Sur le papier, Sémion Ivanovitch Nevzorov ressemble à un pantin désarticulé qui, malgré les vicissitudes du moment, retombe toujours sur ses pieds. Pour sa BD, traitée en noirs et blancs profonds et éclatants, mariés à toute une gamme de gris subtils, Rabaté a puisé son inspiration dans l’expressionisme des films d’Eisenstein autant que dans le burlesque de Jacques Tati.

Ibicus vaudra à son auteur quelques prix prestigieux dont celui du meilleur album à Angoulême. Dans Tolstoï Rabaté : une rencontre aux éditions Marie Barbier, le dessinateur, à l’invitation de son éditrice, raconte, images à l’appui, la genèse de ce travail colossal.

C’est un très bon roman et une formidable bande dessinée. On assiste à une création totale dans le respect du texte. Le style du roman est sec, abstrait et permet au dessinateur de déployer tout le champ visuel.

Marie Barbier

Tolstoï Rabaté : une rencontre aux éditions Marie Barbier.

Pour se faire une idée du travail de Rabaté, on peut aller voir sur Internet l’exposition virtuelle que lui consacre la galerie parisienne Barbier.

La Fièvre prend des couleurs

C’est dans les pages du magazine (A SUIVRE) que paraissaient, il y a 35 ans, les premières planches de La Fièvre d’Urbicande de Peeters et Schuiten. Les deux amis y affirmaient leur goût pour la création d’univers parallèles dans lesquels ils allaient, livre après livre, réfléchir à la construction des sociétés humaines.

La Fièvre d’Urbicande obtint le prix du meilleur album à Angoulême et la série Les Cités obscures est aujourd’hui considérée comme un sommet du 9e art. Alors que François Schuiten a annoncé il y a quelques mois qu’il renonçait à la bande dessinée, les auteurs corrigent ce qu’ils considèrent être une erreur : publiée à l’origine en noir et blanc, l’histoire avait pourtant été pensée en couleurs. Cette mise en couleurs a été confiée au graphiste belge Jack Durieux.

La Fièvre d’Urbicande en couleurs, aux éditions Casterman.

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