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Au nom du père, du fils et du copain

Le dessinateur Gaston raconte l'histoire de son père, né en Indochine, devenu chanteur à Paris, avant de partir vivre dans l'océan Indien. Une histoire que Didier Tronchet avait lui-même en partie racontée lorsqu'il était parti sur les traces de son "Chanteur perdu".
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Où l'on retrouve les auteurs et leurs parents. (GASTON, LA BOITE A BULLES / TRONCHET, DUPUIS / TRONCHET, DUPUIS)

Rares sont ceux qui connaissent Jean-Claude Rémy. Ils étaient encore moins nombreux, avant que ne paraisse il y a trois ans Le Chanteur perdu, BD dans laquelle le dessinateur Didier Tronchet racontait l’amour qu’il porte à cet auteur-compositeur-interprète des années 1970, passé comme une comète dans les bacs des disquaires. Aujourd'hui, c'est autour de son fils, lui aussi auteur de BD, de donner son point de vue sur la vie de Jean-Claude Rémy.

Une histoire de famille et de groupie

Pour écrire son histoire, Tronchet avait mené l’enquête jusque dans l’océan Indien où son grand homme s’était rapidement retiré, faute d’avoir rencontré le succès. Dans cette autofiction, Tronchet se représentait en amoureux transi de la chanson française (qu’il est ! Il a signé récemment un joli Petit éloge de la chanson française, aux éditions La Périgrine).

Nous retrouvons aujourd’hui Jean-Claude Rémy et Didier Tronchet dans une nouvelle BD, signée Gaston, dessinateur dont le père n’est autre que le chanteur perdu. Gaston raconte à son tour cet homme, dont la vie se confond avec l’histoire de France, au temps des colonies.

Jean-Claude Rémy est le fils d’un ancien d’Indochine, rentré en France avec femme et enfants, mais pas avec la vraie mère de deux d’entre eux. C’est ainsi, notre chanteur a les yeux bridés. "Moitié blanc, moitié jaune, comme un œuf", c’est lui qui le dit.

Sur la tête de mon père, aux éditions la Boîte à Bulles.

Et Tronchet dans tout ça ?

On le retrouve, au fil des pages de Sur la tête de mon père en groupie, découvrant son héros sur l’île aux Nattes, au large de Madagascar. Il n’est pas content de la manière dont Gaston l’a dessiné, avec un catogan ringard. Lui préfère son double de papier, tel qu’on le voit dans Le Chanteur perdu ou, différemment, dans sa nouvelle autofiction, très surprenante, L’année fantôme, qui révèle les failles et les névroses d’un humoriste à succès. Tronchet lui-même, si l’on comprend bien.

L’année fantôme, aux éditions Dupuis.

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