Alger blanche et noire
Alger la noire . .. Quel
titre lumineux pour un polar dont l’action se déroule à Alger, Alger-la-Blanche, pendant la période la plus sombre des événements, quand, entre janvier
et mars-avril 1962, les attentats répondaient aux assassinats, l’OAS au FLN,
les barbouzes venus de Paris aux
groupuscules des partisans de l’Algérie française.
Alger la noire est un roman sorti
en 2006, signé par Maurice Attia, psychiatre, psychanalyste, écrivain. Et pied
noir comme Jacques Ferrandez qui vient de l’adapter en BD. Ferrandez qui n’en
finit pas de revenir sur l’histoire douloureuse qui unit et divise les deux
rives de la Méditerranée.
La rue d’Isly, le quartier El
Biar, la pointe Pescade,… Là où le romancier a besoin de décrire, de raconter,
le dessinateur en une image embrasse le paysage. Mais Jacques Ferrandez, habituellement si gourmand de
dessins pleines pages, de panoramiques qui vous emportent, a pour l'occasion raccourci ses
cases, les a multipliés. Le récit est tendu, tordu, dit-il. Et le dessinateur,
pour la première fois, franchit le pas des scènes explicites pour montrer la
mort qui frappe jour et nuit, et à laquelle répond l’amour passionnel, charnel, entre Paco, le flic, et Irène, la modiste.
Alger la noire , aux éditions
Casterman.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la
chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de
franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia
vous
livre sa sélection et ses coups de cœur.
Le semeur d’étoiles de Shizuka Nakano chez Imho
Le Semeur d’étoiles rassemble plusieurs nouvelles
poétiques sur le thème de l’amour, de l’enfance et de l’introspection.
L’histoire d’une femme maquillant sa beauté pour se cacher aux yeux des hommes et se préserver pour son amant, celle d’un écrivain découvrant un lutin
dans son jardin, ou celle d’un petit garçon rencontrant un être fantastique capable
de maîtriser les étoiles.
Second livre publié en français de Shizuka Nakano, Le semeur
d’étoiles part des petits riens du quotidien pour en faire un récit plein
d’émotions, bien que tout en retenue, et qui nous fait voyager dans un univers
fantaisiste empli de lutins, de fantômes, de tanuki ou autres yokai. Un recueil
de nouvelles au graphisme soigné où chaque mot et chaque trait sont chargés de poésie.
Billy Bat de Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki (aide au
scénario) chez Pika
En 1949, la bande dessinée "Billy Bat" de Kevin
Yamagata, qui met en scène un privé chauve-souris dans diverses aventures, remporte
un franc succès aux Etats-Unis. Un jour, Kevin apprend qu'un personnage
identique au sien existe au Japon. Perturbé, il décide de se rendre à Tokyo
pour rencontrer le dessinateur qu'il a peut-être inconsciemment copié. Une
fois sur place, il est rapidement happé par une spirale d'événements curieux
qui ont pour dénominateur commun le motif de la chauve-souris.
Dans ces deux premiers tomes, on retrouve tout ce qui a fait
la force des œuvres de Naoki Urasawa. Le graphisme est plus que maîtrisé et le
scénario, très bien réglé, multiplie les mystères. Dans son édition, Pika a
conservé les nombreuses pages couleurs qui figure au début de chaque volume de l'édition originale.
L’affaire Sugaya d’Hiroshi Takano (scénario) et Ken'ichi
Tachibana (dessins) chez Delcourt
Dans les années 90, le reporter Kiyoshi Shimizu enquête sur
des meurtres sordides commis sur des fillettes. Des détails troublants le
mènent sur la piste d'un tueur en série et, très vite, il comprend que Toshikazu
Sugaya, condamné à perpétuité après avoir avoué sous la torture, est innocent.
Il va alors tout mettre en œuvre pour l’innocenter.
L'histoire vraie d'une terrible erreur judiciaire qui causa
une profonde indignation au Japon et l'intervention d'Amnesty International. Les
deux journalistes Shimizu et Sugimoto existent réellement et ont travaillé sur
cette affaire pour la chaîne NTV. Ce manga aux dessins très réalistes, est un
rapport de leur enquête.
Lire un extrait de "L'affaire Sugaya"
Les enfants de la mer de Daisuke Igarashi chez Sarbacane
Au début des vacances d’été, Ruka, collégienne rebelle, est
exclue du club de hand après avoir blessé une camarde de jeu. Elle décide de
partir une journée pour Tokyo, où elle va faire la rencontre de deux garçons,
Umi et Sora, qui vivent à l’aquarium où travaille son père. Depuis peu, des
milliers de poissons disparaissent à travers le monde. Umi, Sora et Ruka vont
assister à l'incroyable phénomène à l’origine de ces disparitions.
Daisuke Igarashi nous plonge dans une atmosphère unique avec
un scénario efficace et agréable. A travers un très beau graphisme, on ressent
une impression de légèreté qui parlera tout particulièrement aux plongeurs.
L’auteur délivre un message écologiste tout en finesse, sans pour autant
sermonner le lecteur.
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