La course aux implants dans le cerveau pour contrôler les machines par la pensée

La recherche sur les implants cérébraux cible les personnes paralysées, mais les perspectives commerciales sont bien plus larges et des entrepreneurs, comme Elon Musk, sont déjà sur le coup.
Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Bientôt des implants cérébraux greffés directement dans le cerveau pour contrôler des machines ? Photo d'illustration. (SERGII IAREMENKO/SCIENCE PHOTO L / SCIENCE PHOTO LIBRARY RF/ GETTY IMAGES)

En 2024, on va s’approcher un peu plus du rêve des transhumanistes, c’est-à-dire : fusionner l’Homme et la machine afin de doper nos capacités physiques et intellectuelles. On n’en est pas encore aux scénarios alarmistes des films de science-fiction. Dans un premier temps, l’objectif sera simplement d’aider les personnes paralysées à piloter un fauteuil roulant ou un clavier directement par la pensée.

C’est un domaine sur lequel des chercheurs travaillent depuis des années. Maintenant que la technologie arrive à maturité, ce sont des entreprises commerciales qui prennent le relais. Il y en a à peu près une dizaine actuellement. La plus connue s’appelle Neuralink, une société créée par Elon Musk. Si cela vous intéresse, elle cherche actuellement des volontaires pour tester son fameux implant qui va connecter votre cerveau à une machine.

Déjà des milliers de candidatures malgré les risques

Cet implant cérébral se greffe directement dans le cerveau. On va donc vous ouvrir le crâne pour  pouvoir y brancher une puce, qui va ensuite communiquer sans fil avec l’extérieur. C’est pour cela que, jusqu’ici, les quelques expérimentations sur l’Homme, étaient réalisées en même temps que d’autres opérations à crâne ouvert, soit pour retirer une tumeur au cerveau soit pour soigner l’épilepsie. Mais cela n’a pas l’air d’inquiéter les personnes concernées, puisque Neuralink aurait déjà reçu plusieurs milliers de candidatures de personnes prêtes à passer sur le billard. Avec cette perspective : piloter un ordinateur à la vitesse de la pensée et mélanger les intelligences artificielles et humaines.

Évidemment, tout le monde cherche à rendre la procédure moins invasive. L'un des concurrents de Neuralink, Synchron utilise, lui, un stent pour faire remonter l’implant par la veine jugulaire après une incision dans le cou. Cela évite d’ouvrir le crâne. Quant à Forest Neurotech, il s’appuie sur un sonar qui détecte les flux de sang dans le cerveau sans avoir à le toucher. Mais dans tous les cas, il faudra encore faire appel à de la chirurgie, donc se confronter à tous les risques inhérents. À voir si cela en vaut vraiment la peine.

Ces technologies peuvent être intéressantes pour les personnes en situation de handicap. La recherche cible effectivement les personnes paralysées ou qui souffrent de maladies neuronales. Mais au-delà au handicap, les sociétés s'intéressent aussi aux perspectives commerciales, car nombreux sont ceux qui rêvent de piloter leurs appareils par la pensée.

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