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Au fil de l'eau. Quelle est la place de l'eau dans nos sociétés et comment la protéger ?

"Au fil de l'eau" aujourd'hui avec l'hydrologue Emma Haziza, fondatrice et présidente du centre de recherche Mayane. La journée mondiale de l'eau a lieu lundi 22 mars.

Article rédigé par franceinfo, Catherine Pottier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'eau, l'essence de la vie. Illustration (GETTY IMAGES)

On parle souvent du réchauffement climatique pour expliquer la crise de l'eau, mais pour permettre à chaque individu d'accéder à l'eau potable en quantité et qualité suffisante, c'est tout un écosystème qu'il faut préserver.  

Journée mondiale de l'eau, lundi 22 mars 2021

La journée mondiale de l'eau est organisée chaque année sous l'égide des Nations Unies. L'objectif affiché de l'ONU est de faire en sorte que chaque individu puisse accéder à l'eau potable d'ici à 2030. On en est encore loin !  

On estime qu'1 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable sur la planète, et que 2 milliards de gens utilisent une eau potable souillée par des matières fécales notamment. Emma Haziza explique même que 4 à 5 milliards d'individus n'ont pas accès à un robinet ou à une douche, comme dans nos sociétés occidentales. "Il y a le problème de la qualité de l'eau, mais aussi de la quantité" dit-elle. Le problème de l'eau est aussi celui de la nourriture, car il faut de l'eau pour les cultures, et c'est également le problème de l'énergie, car il faut également de l'eau pour fournir cette énergie.

Un milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable sur la planète.  (GETTY IMAGES)

Selon l'hydrologue, il va falloir se préparer à cette crise de l'eau et anticiper avec des outils et des moyens appropriés. Quand on parle du recyclage de l'eau par exemple, il faut bien comprendre que nous ne sommes pas tous égaux sur terre. Dans les pays riches, il y a des stations d'épuration qui permettent de traiter les eaux usées, ce n'est évidemment pas le cas partout sur la planète.   

"Planter de nouvelles forêts, reconnecter les rivières aux plaines inondables, restaurer les zones humides"  

La chercheuse Emma Haziza estime qu'. "Les solutions se trouvent peut-être dans la nature", dit-elle. Il faut restaurer les zones humides pour permettre de lutter contre les périodes de sécheresse à répétition. En France, on a perdu, en quelques années, 50% de nos zones humides, et cette situation a un impact important sur l'état de sécheresse des sols, ce qui impacte directement le secteur agricole et donc, notre alimentation.  

Il faut remettre de la cohérence dans le cycle de l'eau pour préserver cette ressource limitée et irremplaçable. (GETTY IMAGES)

La solution à la crise de l'eau est une équation à plusieurs facteurs  

L'enjeu du triptyque eau, alimentation et énergie est colossal, explique Emma Haziza. La différence entre l'agriculture et l'industrie, c'est que l'agriculture va avoir une incidence sur la consommation d'eau car toute l'eau que le monde agricole utilise va s'évaporer et retourner dans l'atmosphère, c’est donc de l'eau perdue. L'industrie, elle, consomme beaucoup plus d'eau, mais elle la prélève et la restitue.

Le problème, c'est que la température de cette eau rejetée est souvent supérieure à celle des milieux récepteurs, ce qui impacte fortement l'environnement et les écosystèmes. En fait, le problème de l'eau est une équation à plusieurs facteurs : physiques, chimiques, qualitatifs et quantitatifs. La réponse à la crise de l'eau ne peut être qu'une réponse globale incluant tous ces paramètres.            

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