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Portrait robot portrait gogo

A première vue, portrait robot, portrait gogo. Le fiasco du faux rebondissement de l'enquête sur la tuerie de Chevaline en Haute Savoie (ou l'on croyait avoir identifié le tueur grâce à un portrait robot ressemblant furieusement à un collectionneur d'armes de Talloires) apporte encore une fois la preuve de la fragilité de cette technique policière.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

Après perquisitions et vérifications, l'homme n'est pas le suspect recherché. Son casque de moto pourtant très particulier n'est pas le bon, pas plus que le pistolet Luger trouvé chez lui et encore moins la moto elle même. Bref, encore raté. Encore car le portait robot, qui date de Mathusalem ou plutôt d'Alphonse Bertillon, l'un des arrière-grands-pères de la police scientifique est un outil presque obsolète malgré les logiciels qui permettent de reconstituer des visages à partir de témoignages.

Dès qu'un portrait robot est publié dans la presse, des milliers de personnes croient reconnaître leur voisin ou leur ennemi intime et il faut tout vérifier. De plus, la fragilité des témoignages humains est incroyable. Dans l'affaire du tueur en série Guy Georges, l'une des rares survivantes qui avait pourtant passé une demi-heure en face de lui en a fait un portrait totalement faux. Etre menacée par un sérial killer n'est pas la condition idéale pour mesure l'écartement des yeux, la taille du nez ou l'implantation des cheveux.

En deux mots, le portrait robot est un peu la dernière carte que sortent les enquêteurs quand ils n'ont aucune piste. C'est quand même une preuve. La preuve que les investigations piétinent.

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