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La libération de Florence Cassez à la télévision

A première vue, si le ridicule tuait, comme on dit, nous serions en plein deuil national et médiatique. La semaine dernière, le traitement réservé par la République et la plupart des chaines de télévision au retour en France de Florence Cassez, enfin libérée par la justice mexicaine après sept ans d'enfermement, a dépassé toutes les bornes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Qu'on se réjouisse de la revoir souriante et libre et sur le
sol de son pays est une évidence. Qu'il s'agisse d'une information importante
est encore une évidence. Que ce soit une bonne nouvelle qui mérite qu'on y
consacre du temps journalistique une troisième évidence.

Mais franchement,
fallait-il vraiment qu'on lui déroule le tapis rouge du protocole avec ministre
l'attendant sur le tarmac de l'aéroport comme pour les otages, avec course
poursuite entre voitures officielles et reporters à moto comme pour les soirs
d'élection, avec pléthore d'éditions spéciales sur les télés d'information
continue comme pour les tsunamis ? Très franchement la question est posée.

Quoi que l'on pense de l'affaire de droit commun très
compliquée dont Florence Cassez a été l'une des protagonistes et qui a envenimé
les relations franco-mexicaines de façon pesante, cela ne méritait sûrement pas
qu'on lui accorde un tel statut d'héroïne médiatique. A se demander si on
n'allait pas lui ériger une vraie statue en bronze et à son effigie.

Encore aurait-il fallu trouver l'endroit ad hoc pour
l'installer. Déjà pas sous l'Arc de Triomphe, la place étant prise par le
soldat inconnu. Peut être place des Pyramides, en remplacement de la statue de
Jeanne d'Arc qui n'est plus en odeur de sainteté puisque seule l'extrême droite
lui rend hommage. Ou alors, avec un brin d'utile provocation, rue de Longchamp juste
en face de l'ambassade du Mexique ou mieux encore, puisque les deux hommes se
disputent la paternité de sa libération, à équidistance entre les domiciles
privés de Nicolas Sarkozy et François Hollande, sur le pont de Grenelle à la
place de la mini statue de la liberté.

Le symbole eut été fort. Mieux vaut en
sourire. Comme disait Talleyrand : "Tout ce qui est exagéré est
insignifiant.
"

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