A qui profite la crise ?
Bonne question à vrai dire et on se la pose aussi dans les états majors sarkoziens et hollandais.
D’abord, une évidence : aucun des deux favoris n’a directement intérêt à pratiquer la politique du pire. Car les enjeux dépassent largement la conjoncture électorale. Car une dégradation supplémentaire des conditions économiques serait annonciateur d’un quinquennat cauchemar pour le vainqueur, quel qu’il soit.
Ensuite, une lapalissade. Même si c’est injuste, la perte du triple A serait perçue comme un échec du pouvoir en place que François Hollande ne manquerait pas de dénoncer. En période électorale, l’opposition profite toujours mécaniquement des mauvaises nouvelles. Voilà pourquoi certains socialistes pensent que leur candidat "jouerait sur du velours" en cas de scénario catastrophe.
Enfin, un paradoxe, qui lui joue en faveur du président sortant. Au jour d’aujourd’hui, les sondages le prouvent, les intentions de vote pour Sarkozy ne sont jamais aussi fortes que dans les périodes de crise. Il apparaît comme "un président protecteur", d’ou le concept de "peur" largement utilisé dans son discours de Toulon. Et l’opinion pourrait être tentée de ne pas vouloir "changer de capitaine au milieu de la tempête".
Bref, un point partout, la balle au centre. Nul ne peut dire aujourd’hui à qui profiterait ce crime de "lèse majesté économique" que serait la perte du triple A. L’un et l’autre camp pourtant s’y prépare comme à une sorte de fatalité que personne ne souhaite vraiment mais que chacun espère utiliser à son profit.
Profit, décidément le seul mot que tout le monde partage…
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