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"Rétiaire(s)" de DOA dans la Série Noire de Gallimard

"Rétiaire(s)" de DOA, qui vient de paraître dans la Série Noire de Gallimard, plonge le lecteur dans le quotidien des acteurs du trafic de drogue. Gilbert Chevalier l'a lu pour franceinfo.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le nouveau roman du mystérieux DOA, (Dead or Alive), sorti dans la Série Noire chez Gallimard en janvier 23, vient d'être réédité chez Folio policier. (SERIE NOIRE / GALLIMARD)

DOA , après sa série Citoyens clandestins et Pukhtu, avait consacré sa plume aux milieux sadomaso européens, avec le très glauque Likaia, paru chez Gallimard en 2018. Avec Rétiaire(s), DOA (Dead or Alive) très discret sur son identité civile, revient donc à un polar très classique, au moins pour la thématique trafic de drogue, clan manouche, guerre des polices et flics plus que borderline.

À ce titre, la première scène du roman donne largement le ton. Un roman dont l'intrigue complexe nous offre une plongée dans la violence, les coups tordus, les trahisons, la cupidité et parfois vraiment, il faut le dire, la bêtise crasse qui n'a d'égale que la violence de certains trafiquants de haut vol. Autant d'échos à des faits divers bien réels, et à la chronique judiciaire, DOA nous immerge donc dans le quotidien des acteurs de ce trafic de la banlieue parisienne, période épidémie de Covid et confinement. Il nous raconte l'affrontement entre les Cerda, barons manouches, yéniches de la drogue, avec leurs rivaux espagnols ou banlieusards. Une rivalité totale que surveillent et tentent de neutraliser différents services de police pas toujours coopératifs entre eux. Doux euphémisme.

Un polar que DOA rythme de scènes ultra violentes, comme la première du roman déjà évoquée. Rétiaire(s) est un polar classique qui séduit moins par son intrigue, plutôt complexe, que par la galerie de portraits et la rage intérieure des personnages du roman. DOA nous a habitués à une littérature policière dense, fouillée, très documentée, avec une énergie sans pareil. DOA est de ceux qui estiment que la littérature doit être abreuvée de détails techniques, pas loin de la surdose. Ces personnages sont, eux, au bord du gouffre, toujours sur la faille.

Comme beaucoup d'auteurs de polars, l'avalanche de ces détails techniques, les faiblesses des personnages, sont autant de moyens d'ancrer la fiction dans le réel et, à ce titre, Rétiaire(s) n'est pas loin du tout de la réalité. Alors, à ce propos, vous savez ce que veut dire rétiaire ? Il s'agit d'un gladiateur qui, dans une main, a un trident et de l'autre, un filet. Des combattants romains redoutables qui finissaient, la plupart du temps, morts dans l'arène, comme la plupart des personnages de ce roman de DOA. 

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