Une fresque ! Celle de la vie dupeintre Jean-Honoré Fragonard, amateurde femmes sous Louis XV et premier conservateur du Louvre, puis un romancharnel et baroque, sensuel et fantasque jusqu'à l'envoûtement. On passeensuite à un humour tout en finesse et en pudeur dans un livre qui raconte la perte de l'êtreaimé, une merveille de délicatesse et pour finir, un ouvrage qui nous conduit àLos Angeles signé Jean Rollin. Un roman d'espionnage avec une mission vouée à l’échec. Fragonard - L'invention du bonheur ,de Sophie Chauveau L'histoireParis 1761, dans le rougeoiementcrépusculaire de la monarchie, une couleur nouvelle apparaît, un "jaunevie" éclatant, qui va révolutionner d'un sourire l'art pictural.Fragonard invente le bonheur, etSophie Chauveau, avec le talent si particulier qui est le sien, brosse avec unformidable luxe de détails, la fresque foisonnante et méconnue de sessoixante-quatorze années d'existence. Du soleil de Grasse aux ruelles lugubresde la capitale, des ateliers de Chardin ou Boucher à l'école de Rome, d'unLouvre totalement inconnu, véritable cité des artistes, aux intriguesassassines des salons du Paris pré-révolutionnaire, des horreurs de la Terreuraux diktats imprévisibles de l'Empire, Jean-Honoré Fragonard traversemiraculeusement un demi-siècle de chaos.Eternel amoureux d'une famillerecomposée très particulière et de la ribambelle d'animaux qui l'entoure,Fragonard est le jouet des caprices des puissants mais ne se soumet qu'à sonseul désir : peindre. Précurseur des impressionnistes, premier conservateur dufutur musée du Louvre par la grâce de Napoléon avec le soutien actif de David,il pose un regard nouveau sur l'amour, ivre de couleurs et de lumière."Frago" comme il signelui-même ses oeuvres, aura toujours choisi la voie faussement futile de lalégèreté. Certains historiographes de l'art ne lui ont jamais pardonné. SophieChauveau balaie leurs doutes avec jubilation et une profonde tendresse.Des vies d'oiseau de VéroniqueOvaldé, aux éditions de l'Olivier« On peut considérer que ce futgrâce à son mari que madame Izarra rencontra le lieutenant Taïbo ».Car c’est lui, Gustavo Izzara, qui,revenant de vacances un soir d’octobre 1997, appelle la police pour qu’ellevienne constater que sa somptueuse villa de Villanueva avait été cambriolée. Unvol pour le moins étrange puisqu’aucun objet n’a été dérobé et que les intrus,apparemment familiers des lieux, se sont contentés d’habiter la maison enl’absence du couple. Vida Izzara va peu à peu sortir de son silence et dévoilerau lieutenant Taïbo la vérité : Paloma, sa fille unique de 18 ans, s’estévaporée du jour au lendemain avec Adolfo, un mystérieux (dangereux?)jardinier, et elle la soupçonne d’être revenue, par effronterie, insolence,nostalgie ? hanter la demeure familiale.Les vies d’oiseaux, ce sont cellesque mènent ces quatre personnages dont les trajets se croisent sans cesse.Chacun à sa manière, par la grâce d’un nouvel amour, est conduit à se défairede ses anciens liens, conjugaux, familiaux, sociaux, pour éprouver sa libertéd’exister. Sans plus se soucier d’où il vient ni de là où la vie le mène. AvecDes vies d’oiseaux, Véronique Ovaldé continue à explorer les rapports qui lientles hommes et les femmes.Veuf , de Jean-Louis Fournier« Je suis veuf, Sylvie est morte le12 novembre, c’est bien triste, cette année on n’ira pas faire les soldesensemble.Elle est partie discrètement sur lapointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur enpartant. Sylvie m’a quitté, mais pas pour un autre. Elle est tombéedélicatement avec les feuilles. On discutait de la couleur du bec d’un oiseauqui traversait la rivière. On n’était pas d’accord, je lui ai dit tu ne peuxpas le voir, tu n’as pas tes lunettes, elle ne voulait pas les mettre parcoquetterie, elle m’a répondu je vois très bien de loin, et elle s’est tue,définitivement. J’ai eu beaucoup de chance de la rencontrer, elle m’a porté àbout de bras, toujours avec le sourire.C’était la rencontre entre uneoptimiste et un pessimiste, une altruiste et un égoïste. On étaitcomplémentaires, j’avais les défauts, elle avait les qualités. Elle m’asupporté quarante ans avec le sourire, moi que je ne souhaite à personne. Ellen’aimait pas parler d’elle, encore moins qu’on en dise du bien. Je vais enprofiter, maintenant qu’elle est partie. »Jean-Louis Fournier souhaitait mourirle premier, il a perdu.Sa femme partie, il n’a pluspersonne avec qui parler de lui. Alors pour se consoler, ou pour se venger, ennous parlant d’elle, il nous parle de lui. Le ravissement de Britney Spears , deJean Rolin chez POL Faut-il prendre au sérieux lesmenaces d'enlèvement qu'un groupuscule islamiste fait peser sur Britney Spears? Les services français (les meilleurs du monde) pensent que oui.Certes, l'agent qu'ils enverront àLos Angeles pour suivre cette affaire présente quelques handicaps - il ne saitpas conduire, fume dans les lieux publics, ignore presque tout du show-businesset manifeste une tendance à la mélancolie -, mais il fera de son mieux pour lessurmonter, consultant sans se lasser les sites spécialisés, s'accointant avecdes paparazzis, fréquentant les boutiques de Rodeo Drive ou les bars de SunsetBoulevard, jusqu'à devenir à son tour un spécialiste incontesté tant de Britneyelle-même que des transports en commun de Los Angeles.II n'en échouera pas moinsdans sa mission, et c'est de son exil au Tadjikistan, près de la frontièrechinoise, qu'il nous adresse ce récit désabusé de ses mésaventures enCalifornie.