Marc Fesneau (Modem) estime qu'Alexis Kohler n'a pas à démissionner et dénonce le sort "injuste" fait à François Bayrou
Invité à réagir sur l'enquête préliminaire ouverte à l'encontre du secrétaire général de l'Elysée, le président du groupe Modem à l'Assemblée nationale, Marc Fesneau, a appelé samedi sur franceinfo à "laisser faire la justice" et en a profité pour dire que "le sort qui avait été réservé à François Bayrou", au début du mandat d'Emmanuel Macron, était "injuste".
Interrogé sur l'enquête préliminaire pour trafic d'influence ouverte à l'encontre du secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, le président du groupe Modem à l'Assemblée, Marc Fesneau, a appelé samedi sur franceinfo à "laisser faire la justice" et en a profité pour dire que "le sort qui avait été réservé à François Bayrou", au début du mandat d'Emmanuel Macron, était "injuste". Le maire de Pau avait dû démissionner de son poste de ministre de la Justice après l'ouverture d'une enquête préliminaire visant son parti.
"La culpabilité, c'est le jugement, pas l'enquête préliminaire"
Alexis Kohler doit-il démissionner ? "Non !, a répondu Marc Fesneau. La culpabilité, c'est le jugement, c'est pas l'enquête préliminaire." "On a un article dans la presse, sur la base de cet article est ouvert une enquête. Est-ce que ça prouve une culpabilité ? Non.", a dit Marc Fesneau à propos de l'affaire qui vise le secrétaire général de l'Élysée.
Le député Modem en a profité pour souligner que le sort qui avait été réservé à François Bayrou - contraint de démissionner de son poste de ministre de la Justice [le 21 juin 2017] après l'ouverture d'une enquête préliminaire visant son parti au tout début du quinquennat - était "injuste". "Bien sûr que c'était injuste, pour les mêmes motifs. Il y a besoin de médias et de liberté de la presse, mais il y a besoin aussi de la justice, et que la justice ne soit pas se faire sous la pression médiatique en permanence, sinon ce n'est pas une bonne justice", a ajouté Marc Fesneau.
Interrogé sur les révélations de franceinfo à propos des importantes réductions obtenues par la campagne d'Emmanuel Macron, Marc Fesneau a par ailleurs repris les arguments des élus de la majorité depuis jeudi. "C'est une pratique courante, a dit Marc Fesneau à propos de ces ristournes. Quand vous êtes en campagne, vous essayez d'avoir le meilleur prix. Vous pouvez avoir des choses qui se libèrent, des gens qui disent 'après tout ça me permet d'avoir le marché'."
"Il n'y a pas d'affaire, et je regrette qu'il y ait une polémique", a ajouté le député Modem, défendant le travail de la commission nationale des comptes de campagne, et s'insurgeant qu'on puisse remettre son indépendance en cause."Si à chaque fois qu'on a des autorités indépendantes on vient remettre en cause leur indépendance et leur travail, ça pose de vraies questions dans une démocratie comme la nôtre", a dit Marc Fesneau.
"L'idée que sur les marchés, quand on est en campagne, on essaie de faire le moindre coût, c'est la moindre des choses, a même justifié Marc Fesneau. L'affaire Bygmalion c'était au contraire des coûts beaucoup trop élevés, donc il faudrait savoir ce qu'on veut."
A l'approche des élections européennes, en 2019, et en 2020, le chef de file des députés Modem à l'Assemblée nationale estime par ailleurs que son parti avait "sur le projet européen des convergences évidentes" avec La République en Marche. L'élu Modem se dit également ouvert à des alliances à droite en vue des municipales, mais dans un second temps, une fois que le Modem et LREM se seront mis d'accord.
"Objectivement sur le projet européen, les convergences avec La République en Marche sont évidentes", a dit Marc Fesneau, citant "les discours" et "les actions" d’Emmanuel Macron sur la scène européenne : "tout cela va dans le sens que l'on souhaite".
"Il faut d'abord que LREM et le Modem puisse travailler ensemble"
Alors que le parti d'Emmanuel Macron semble faire la cour à plusieurs maires LR en vue des élections municipales de 2020, Marc Fesneau s'est dit ouvert à des alliances avec les élus "compatibles" avec le projet de la majorité, mais seulement dans un second temps.
"Il faut d'abord que La République en marche et le Modem puissent travailler ensemble pour pouvoir proposer des visages, des équipes et un projet", a expliqué Marc Fesneau. L'élu ne se dit "pas contre" des alliances avec des élus LR, mais sous condition : "Ca dépend de la nature du projet qu'ils portent et de la distance qu'ils ont ou pas avec ce que porte Laurent Wauquiez." Une manière d'exclure les candidats ou élus sortants aux positions trop droitières.
Selon lui, cette ouverture ne peut s'effectuer qu'une fois que l'alliance entre le Modem et LREM sera bien en place. "Le mieux c'est d'abord de travailler ensemble, et après on peut s'ouvrir à ceux qui sont compatibles avec ce que nous portons, mais d'abord il faut dire ce que nous portons", a dit Marc Fesneau.
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