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Soignants non-vaccinés et situation à l'hôpital public avant l'été : le "8h30 franceinfo" de Mathias Wargon

Mathias Wargon, médecin urgentiste et directeur des urgences de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis, était l’invité du 8h30 franceinfo jeudi 26 mai.

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Mathias Wargon, médecin urgentiste, chef des urgences de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis, était jeudi 26 mai l’invité du 8h30 franceinfo.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Mathias Wargon, médecin urgentiste et directeur des urgences de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis, était l'invité du 8h30 franceinfo jeudi 26 mai. Il répondait aux questions de Lorrain Sénéchal et Neila Latrous.

Le "clientélisme" de la réintroduction des soignants non-vaccinés

Pour Mathias Wargon, la réintégration des soignants qui ne sont pas vaccinés contre le Covid-19, malgré l'obligation à laquelle ils sont soumis depuis le 15 septembre 2021, "est juste du clientélisme et de la démagogie"Fin avril, le président de la République a pourtant ouvert la porte à cette possibilité pour faire face à la pénurie de personnel dans les hôpitaux, en particulier dans les services d'urgences.

Mathias Wargon estime que les soignants qui se sont vaccinés dans les premières semaines ont fait un "effort" et ont fait preuve "d'énormément de courage". Et s’interroge : "On va donc dire à ceux qui n'ont pas voulu se faire vacciner : 'Revenez à l'hôpital' ?". Il estime que les soignants non-vaccinés sont "ceux qui ne croient pas dans la médecine contemporaine, ceux qui croient que les vaccins tuent, ceux qui lisent la presse complotiste".

Le nombre de soignants non-vaccinés est estimé à 15 000, selon les chiffres du ministère de la Santé mais, selon Mathias Wargon, "on ne sait même pas" combien ils sont. "Ça n'est pas ça qui fait la différence", conclut-il. Le médecin urgentiste est partisan d'une vaccination obligatoire "pour tout le monde" et pas seulement pour les soignants.

Une "régulation" des entrées aux urgences

"Comment on va faire pour tenir cet été ? Et puis à plus long terme, sur le court terme et sur le moyen terme ?", s'est interrogé Mathias Wargon, face à la pénurie de soignants à l'hôpital. Sa solution : "réguler l'entrée des urgences", comme c'est le cas depuis le 18 mai au CHU Pellegrin à Bordeaux.

En France, de nombreux services d'urgences doivent fermer partiellement, notamment la nuit, faute de personnel soignant. Aux urgences de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis où travaille Mathias Wargon, "on fonctionne avec la moitié de notre personnel paramédical". L'urgentiste plaide depuis plusieurs années pour une régulation à l'entrée des urgences "dès cet été" comme "ça se fait dans pleins de pays", assure-t-il, ce qui permettrait de se concentrer sur les patients les plus critiques. "La démagogie dit : 'On ne va pas réguler, n'importe qui peut y aller'. Mais pourquoi n’importe qui peut profiter d'un système?, s'interroge-t-il. Vous ne pouvez pas rentrer n'importe où à moindre coût. Ce n'est pas possible. On est en train de péter le système par démagogie."

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