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RN, réforme des retraites, "gigafactory", Vertbaudet... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Xavier Bertrand

Le président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 31 mai 2023.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Xavier Bertrand, président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France, sur franceinfo, mercredi 31 mai 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Le président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France était l'invité du 8h30 franceinfo, mercredi 31 mai 2023. RN, loi Liot sur les retraites, usine "gigafactory", Vertbaudet... Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Benjamin Sportouch. 

RN "héritier de Pétain" : "On ne les combat pas de cette façon-là"

"C'est vrai qu'on ne les combat pas de cette façon-là", a répondu Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France alors qu’Emmanuel Macron a recadré sa Première ministre, Élisabeth Borne, lors du Conseil des ministres. Elle avait estimé sur Radio J que le Rassemblement national était "l'héritier de Pétain". "Ce n'est pas avec des jugements moraux et avec les mots des années 90 qu'on le combat", a répondu le chef de l’État. Xavier Bertrand a rappelé que le parti de Marine Le Pen était "à l'origine un parti très clairement xénophobe", "raciste", et même "antisémite". Aujourd’hui, le Rassemblement national "se déguise en parti de gouvernement", mais "si le gouvernement obtenait des résultats, le Front national ne serait pas aujourd'hui aussi haut dans les intentions de vote", a-t-il souligné. "Le moins que l'on puisse dire", c'est qu'entre Élisabeth Borne et Emmanuel Macron, "ça ne va pas fort", a ironisé Xavier Bertrand, alors que le chef d'Etat a recadré sa Première ministre. "Ce qui se prépare, c'est la fameuse fin des 100 jours. Le président de la République est en train d'habituer tout le monde au fait qu'il changera de Premier ministre", assure-t-il.

Proposition de Loi Liot : "Pourquoi cette fébrilité ?"

Xavier Bertrand s’est interrogé sur la "fébrilité" de l’exécutif au sujet de la proposition de loi du groupe Liot visant à abroger le relèvement de l'âge légal à 64 ans. Elle est examinée à partir de mercredi en Commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale. "On a un gouvernement qui nous dit qu'il n'y a pas grand-chose à craindre de cette proposition de loi, mais qui passe son temps à essayer de saborder cette proposition de loi". "Aujourd'hui, du sommet de l'État, chef du gouvernement jusqu'à l'Assemblée, tout le monde essaye de saborder cette proposition de loi. Pourquoi cette fébrilité de leur part ?", s’est-il interrogé. La Première ministre a dénoncé une loi anticonstitutionnelle. "Elle outrepasse sa fonction", dénonce Xavier Bertrand qui renvoie vers le Conseil constitutionnel. "Ce n'est pas à la chef du gouvernement de le dire", selon lui. Xavier Bertrand indique qu’il votera la proposition de loi du groupe Liot si elle "répond aux objectifs que j'ai défendus : pas plus de 43 années de cotisation, la fin des régimes spéciaux maintenant et un avantage donné aux femmes qui ont des carrières incomplètes".

Usines gigafactory : "Programme de formation" pour "20 000 personnes"

La première gigafactory de batteries de voitures électriques a été inaugurée mardi dans le Pas-de-Calais. Xavier Bertrand assure que le développement de la voiture électrique va compenser dans la région Hauts-de-France les pertes d’emploi de l’industrie de l’automobile. "Sur la décennie qui vient, nous avons quatre gigafactories, c'est-à-dire des usines qui sont à peu près à 2000, 2500 salariés", a-t-il indiqué. "Nous avons lancé tout un programme de formation" pour "20 000 personnes sur Dunkerque, sur Douai et au cœur du bassin minier", a-t-il détaillé.

Grève à Vertbaudet : "Personne sur le carreau"

Xavier Bertrand demande que "personne ne soit sur le carreau" alors que des salariés de l’entreprise de vêtements Vertbaudet à Marquette-lez-Lille (Nord) sont en grève depuis plus de deux mois pour réclamer des augmentations de salaires. Les salariés, majoritairement des femmes, ont obtenu une prime de 650 euros lors d'un accord signé par les syndicats, hormis la CGT. "Je souhaite, parce que les négociations sont en train de continuer, qu'on puisse aboutir à un dialogue social et à de la paix sociale dans cette entreprise", a-t-il déclaré. Alors que le conflit social a pris une ampleur nationale, Xavier Bertrand a dénoncé le rôle des "professionnels du théâtre médiatico-politique", visant notamment La France insoumise.

Loi de programmation militaire : "Il faut la voter"

"Malgré les insuffisances de cette loi de programmation militaire, je serais parlementaire, je la voterais et je pense qu'il faut la voter", a assuré Xavier Bertrand alors que les députés vont débattre pendant quinze jours du budget des armées. Le gouvernement propose une hausse de 413 milliards d'euros sur sept ans, afin notamment de moderniser l’armée.

"Il faudrait même davantage pour nos armées. Il faut tirer toutes les leçons de ce qu'il s'est passé en Ukraine", a-t-il estimé. Mais selon lui, "la loi de programmation militaire doit faire l'objet d'un véritable consensus. Chacun prendra ses responsabilités", dit-il. "Quelles que soient les divergences politiques que l'on peut avoir, il y a des choses que l'on a en commun, c'est de préserver l'intérêt du pays", assure-t-il.

Loi immigration : les propositions de LR pour "changer la donne"

"Si l'on veut vraiment reprendre en main notre politique migratoire, c'est à partir des propositions de LR qui reprennent à plus de 80 % celles que je faisais au moment la primaire qui nous permettront franchement de changer la donne", a affirmé Xavier Bertrand. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin attend le soutien des Républicains pour faire passer son projet de loi immigration dans les prochains mois. La droite souhaite s'affranchir des règles européennes sur l’immigration. "Il y a aujourd'hui des articles de la Cour européenne des droits de l'Homme ou de la Cour de justice de l'Union européenne" qui "nous empêchent très clairement d'avoir une politique qui nous permette de choisir qui vient en France. C'est à l'immigration de s'adapter aux besoins de la France, ce n’est pas à la France de s’adapter", affirme-t-il. Selon lui, "il ne s'agit pas du tout de sortir de l’Europe" et rappelle que "la France n'est pas la seule à vouloir qu'il y ait des changements dans la politique migratoire de l'Union européenne".

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 31 mai 2023 :

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