Réglementation de la chasse, non-lieu dans l'affaire du chlordécone, réforme des retraites... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Christophe Béchu
Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 6 janvier 2023.
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France, était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 6 janvier 2023. Chasse, chlordécone, néonicotinoïdes et couverts réutilisables dans la restauration rapide... Il répond aux questions de Lorrain Sénéchal et Neila Latrous.
Chasse : sanctuariser une demi-journée ne règlerait pas "le problème de manière totale"
"Le sujet ce n'est pas seulement un jour ou une demi-journée sans chasse, mais c'est la sécurité toute la semaine à la fois pour les chasseurs et ceux qui vont dans la nature", affirme Christophe Béchu, alors que "des annonces en termes de sécurité" seront faites lundi. Le ministre de la Transition écologique estime qu'on "ne peut pas faire comme si, en sanctuarisant une demi-journée, on réglait de manière totale" la question du partage de la nature, évoquant ainsi "d'autres conflits d'usages entre vététiste et promeneurs".
Selon les informations de franceinfo, l'interdiction de la chasse le dimanche n'est plus dans les tuyaux mais le gouvernement compte créer un délit d'alcoolémie pour les chasseurs.
Chlordécone : le non-lieu ne remet pas en cause "le préjudice subi par ces populations"
Le non-lieu prononcé lundi dernier par les juges d’instruction dans l'enquête sur l'empoisonnement des Antilles au chlordécone "n'est pas une manière d'aller nier la réalité du scandale, ni les difficultés de ceux qui ont été marqué dans leur chair, c'est une décision sur une question pénale précise", justifie le ministre de la Transition écologique. Christophe Béchu assure que cette décision ne remet pas "en cause la peine de ces populations et le préjudice qu'elles ont subi".
Eau potable : "Sur certains territoires, on peut atteindre 70% de fuites"
"20% de l'eau potable de ce pays part dans des fuites et, sur certains territoires, on peut atteindre 70% de fuites par rapport à l'eau potable produite", déplore le ministre de la Transition écologique. Christophe Béchu constate que "souvent, là où il y a un taux de fuites très élevé, on a un prix de l'eau très faible parce qu'on a refusé d'augmenter les prix de l'eau pour faire des travaux". Ce manque d'investissement peut donc, selon le ministre, expliquer "les écarts considérables sur les prix de l'eau" qui existent en France. Des mesures sont attendues "à la fin du mois de janvier" pour "lutter contre les fuites, diminuer les usages, faire en sorte de réutiliser les eaux traitées".
Fin des emballages jetables dans la restauration rapide : à terme, "200 000 tonnes" de déchets en moins
L'interdiction des emballages jetables dans la restauration rapide, entrée en vigueur le 1er janvier, représentera "200 000 tonnes" de déchets en moins "quand la mesure sera complète", estime Christophe Béchu. Le ministre de la Transition écologique explique que cela permettra de ne plus jeter "20 milliards de gobelets, couvercles, assiettes et couverts en plastiques à usage unique". Il réunit ce vendredi après-midi les acteurs du secteur "pour faire un point" et évoquer les difficultés rencontrées par certains ou les vols constatés. "15% de clients pensent qu'ils peuvent partir avec cette vaisselle réutilisable", regrette Christophe Béchu.
Retraites : il "espère le moins de réactions possibles" des cheminots
"Est-ce qu'il y aura des réactions [à la future réforme des retraites] ? J'espère le moins possible. Est-ce qu'elles seront vives ? Je n’espère pas trop. Est-ce que ça conduira au blocage du pays ? Je ne le souhaite évidemment pas", réagit le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, alors que le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou assure pour sa part redouter "une réaction assez vive" des cheminots. Christophe Béchu rappelle que "la contestation peut être légitime et la manifestation normale", mais soutient que "les raisons pour bloquer un pays n'existent pas". Il dénonce une nouvelle fois la grève des contrôleurs de la SNCF survenue à Noël et pointe du doigt "les préavis de grève flottants".
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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du vendredi 6 janvier 2023 :
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