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Détention préventive des fichés S, menace de l'ultradroite... Le "8h30 franceinfo" de Marion Maréchal

La vice-présidente du parti Reconquête ! et tête de liste du parti aux élections européennes de 2024 était l'invitée du "8h30 franceinfo", mardi 5 décembre 2023.
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Marion Maréchal, vice-présidente du parti Reconquête !, était l'invitée du "8h30 franceinfo", mardi 5 décembre 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Marion Maréchal, vice-présidente du parti Reconquête ! et tête de liste du parti aux élections européennes de 2024, était l'invitée du "8h30 franceinfo", mardi 5 décembre 2023. Détention préventive des fichés S, menace de l'ultradroite... Elle répondait à Jérôme Chapuis et Salhia Brakhlia.

Détention préventive "de tous les fichés S pour islamisme" : "La base légale n'existe pas, il faut la mettre en place"

Marion Maréchal, affirme qu'elle souhaite mettre en place une "base légale" pour permettre la "détention préventive de tous les fichés S pour islamisme" en France et "les mettre hors d'état de nuire". "Puisque cette mesure n'existe pas, il va falloir mettre en place une réforme législative", prône-t-elle, après l'attaque mortelle à Paris samedi. "Il faut la mettre en place pour mettre [les fichés S pour islamisme] hors d'état de nuire et ôter la menace qu'ils peuvent représenter sur la société, dans l'attente de pouvoir évaluer au cas par cas chaque situation."

Dans cet attentat, une personne a été tuée et deux autres blessées par un assaillant armé d'un couteau et d'un marteau. Dans sa vidéo de revendication, il a fait allégeance à l'Etat islamique. "Ce que je demande, c'est qu'on n'attende pas que ces gens commettent des agressions ou des meurtres pour y répondre", déclare Marion Maréchal.

La vice-présidente exécutive de Reconquête ! évoque "des gens qui sont des bombes à retardement" et regrette qu'il y ait "un principe de précaution pour l'environnement, un principe de précaution pour le Covid où là il n'y a aucun problème à enfermer 66 millions de Français pour des raisons sanitaires, en revanche 5 000 fichés S qui menacent la sécurité de 66 millions de Français, on n'a pas de solution".

Détention préventive des radicalisés : "Il faut réquisitionner des habitations, des logements, des casernes"

"Situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle", se justifie Marion Maréchal en citant l'article 15 de la Convention européenne des droits de l'homme. Pour rappel, cette clause dérogatoire "ménage aux États contractants la possibilité, en cas de circonstances exceptionnelles, de déroger, de manière limitée et supervisée, à leur obligation de garantir certains droits et libertés protégés par la Convention".

Marion Maréchal dresse le parallèle avec "la rétention administrative des migrants" qui peut durer jusqu'à 18 mois, selon le droit européen. "Déjà, si on avait 18 mois devant nous, ça nous permettrait d'expulser les étrangers, les clandestins, de déchoir de leur nationalité les éventuels bi-nationaux, et donc de pouvoir mener des enquêtes sur ceux qui restent et qui sont Français, qui ne doivent pas être la majorité du genre."

Quant à savoir où seraient retenues les personnes concernées, elle rétorque que "quand l'État peut, l'État veut". "Il faut des centres de rétention dédiés. Il faut réquisitionner des habitations, des logements, des casernes", avance-t-elle.

Menace d'ultradroite en France : "On s'en fiche", c'est "une menace qui n'existe pas"

Après plus de deux semaines de mobilisations de l'ultradroite, dont l'expédition punitive de Romans-sur-Isère, liées à la mort du jeune Thomas dans la Drôme, Marion Maréchal, s'est refusée à condamner ces violences : "On s'en fiche", lance l'ancienne députée qui estime qu'il s'agit d'une "manoeuvre de diversion" pour éviter de parler du "racisme anti-blanc". Pour elle, "c'est donner du crédit à une menace qui n'existe pas".

Interrogée sur son emploi du qualificatif "zozos" pour parler des militants d'ultradroite, dont certains néonazis, qui ont affronté les forces de l'ordre à Romans-sur-Isère le 25 novembre dernier, Marion Maréchal affirme ne pas vouloir "participer d'une quelconque manière à ce que j'ai considéré être une énorme manœuvre de diversion, puisque, dix jours après le meurtre de Thomas, le sujet en France et la menace en France devenait l'ultradroite."

Pour la responsable du parti d'Éric Zemmour, l'ultradroite est une "menace dérisoire" : "Honnêtement, ce n'est pas ça qui menace la France aujourd'hui. Ce qui menace la France, c'est l'ultra délinquance et l'ultra criminalité, c'est le trafic de drogue, c'est l'insécurité du quotidien, c'est l'islamisme, les attentats terroristes, ce n'est pas l'ultradroite."

"Combien de meurtres, combien d'attentats, combien de viols, combien d'agressions gratuites à la sortie d'une boîte de nuit ou pour une cigarette venant de l'ultradroite ? Zéro. Voilà la réalité, zéro", conclut-elle, faisant fi notamment des dix tentatives d'attentats d'ultradroite déjouées par la Sécurité intérieure en France depuis 2017, de la mort sous les coups d'un skinhead du militant antifasciste Clément Méric en 2013, de l'attaque de la moquée de Bayonne en 2019, ou encore de l'assassinat du rugbyman Federico Martín Aramburú à Paris en 2022 par un ancien membre du GUD (Groupe union défense).

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mardi 5 décembre 2023 :

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