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Ultradroite : c’est une "menace dérisoire" aujourd’hui, selon Marion Maréchal

"Combien de meurtres, d’attentats, de viols, d’agressions gratuites à la sortie d’une boîte de nuit venant de l’ultradroite ? Zéro", a affirmé la tête de liste Reconquête aux élections européennes, sur franceinfo.
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Marion Maréchal, tête de liste Reconquête aux élections européennes, vice-présidente exécutive du parti, était mardi 5 décembre l’invitée du 8h30 franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Après plus de deux semaines de mobilisations de l'ultradroite, dont l'expédition punitive de Romans-sur-Isère, liées à la mort du jeune Thomas dans la Drôme, la vice-présidente exécutive de Reconquête! et tête de liste du parti pour les élections européennes de juin prochain Marion Maréchal, invitée du 8h30 franceinfo, s'est refusée à condamner ces violences. "On s'en fiche", lance l'ancienne députée qui estime qu'il s'agit d'une "manœuvre de diversion" pour éviter de parler du "racisme anti-blanc". Pour elle, "c'est donner du crédit à une menace qui n'existe pas".

Interrogée sur son emploi du qualificatif "zozos" pour parler des militants d'ultradroite, dont certains néonazis, qui ont affronté les forces de l'ordre à Romans-sur-Isère le 25 novembre dernier, Marion Maréchal affirme ne pas vouloir "participer d'une quelconque manière à ce que j'ai considéré être une énorme manœuvre de diversion, puisque, dix jours après le meurtre de Thomas, le sujet en France et la menace en France devenait l'ultradroite."

Pour la responsable du parti d'Éric Zemmour, l'ultradroite est une "menace dérisoire", "ce n’est pas le sujet". "Honnêtement, ce n'est pas ça qui menace la France aujourd'hui. Ce qui menace la France, c'est l'ultra délinquance et l'ultra criminalité, c'est le trafic de drogue, c'est l'insécurité du quotidien, c'est l'islamisme, les attentats terroristes, ce n'est pas l'ultradroite", insiste-t-elle, alors qu'elle était interrogée sur ce rassemblement d'ultradroite à Romans-sur-Isère, dont les premiers éléments, et notamment le fait que certains participants disposaient des adresses des principaux suspects dans le meurtre de Thomas à Crépol, renforcent l'idée qu'il s'agissait d'une expédition punitive. 

Pourquoi ne pas condamner les groupuscules auteurs de violences ? "Du jour où [elle] commence à condamner", on lui reprocherait, selon elle, de ne pas le faire "avec suffisamment de gravité", ou "quelques petits liens avec ces personnes qui se trouvent dans ces manifestations", sous-entend-elle. "On s'en fiche" de l'ultradroite, estime Marion Maréchal en insistant sur l'attaque qui a coûté la vie à un touriste germano-philippin à Paris le week-end dernier. "Tout le temps qu'on passe à parler de [la menace d'ultradroite], c'est donner du crédit à une menace qui n'existe pas."

"Combien de meurtres, combien d'attentats, combien de viols, combien d'agressions gratuites à la sortie d'une boîte de nuit ou pour une cigarette venant de l'ultradroite ? Zéro. Voilà, la réalité, zéro", conclut-elle, faisant fi notamment des dix tentatives d'attentats d'ultradroite déjoués par la Sécurité intérieure en France depuis 2017, de la mort sous les coups d'un skinhead du militant antifasciste Clément Méric en 2013, de l'attaque de la mosquée de Bayonne en 2019, ou encore de l'assassinat du rugbyman Federico Martín Aramburú à Paris en 2022 par un ancien membre du GUD.

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