Conflit au Proche-Orient, guerre en Ukraine, menaces de Donald Trump sur l'Otan... Le 8h30 franceinfo de Nicolas Tenzer

L'enseignant à Sciences-Po, spécialiste des questions géostratégiques, était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 15 février.
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Nicolas Tenzer, spécialiste en géostratégie, le 15 février 2024 sur franceinfo (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences-Po et spécialiste des questions géostratégiques, était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 15 février 2024. Conflit au Proche-Orient, guerre en Ukraine, menaces de Donald Trump sur l'Otan. Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis. 

Gaza : "cette guerre est légitime sur le principe mais la riposte est disproportionnée" 

Alors qu'Israël prépare une opération militaire de grande envergure à Rafah dans le sud de Gaza, avec comme objectif toujours la victoire contre le Hamas, malgré les pertes humaines dramatiques côté palestinien et les alertes de la communauté internationale, "on ne peut pas imaginer de continuer ce conflit jusqu'au bout", estime sur franceinfo Nicolas Tenzer, l'auteur de Notre guerre: le crime et l'oubli  car "personne, et en particulier dans la tradition juive, ne peut accepter que des gens meurent de manière indistincte, indifférente, uniquement parce qu'on est dans une opération justifiée et légale contre un groupe terroriste".

Pour Nicolas Tenzer, "cette guerre est légitime sur le principe" car "le Hamas a commis des crimes contre l'humanité à vocation génocidaire", mais "la riposte est disproportionnée" envers les populations civiles. Ainsi, compte-tenu de l'évolution du conflit, "on a l'impression qu'on n'est plus dans une opération anti-Hamas que dans une opération d'élimination de toute possibilité, un jour, que les Palestiniens aient leur État", estime le spécialiste, citant les propos de l'extrême droite israélienne dont certains sont ministres dans l'actuel gouvernement.

Guerre en Ukraine : "Les Ukrainiens sont livrés à eux-mêmes" 

Tout juste nommé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le nouveau chef d'État-major de l'armée ukrainienne décrit une situation militaire "extrêmement préoccupante" en Ukraine. "C'est un discours de vérité" mais "on le sait depuis longtemps, depuis l'échec de la contre-offensive", estime Nicolas Tenzer. Cet échec "est dû au défaut de livraisons d'armes et de munitions suffisantes par les puissances alliées", analyse l'enseignant à Sciences-Po pour qui "les Ukrainiens sont livrés à eux-mêmes".

Pour Nicolas Tenzer, les difficultés rencontrées sur le front par les Ukrainiens s'expliquent aussi par la question démographique. "La Russie a trois fois plus d'habitants que l'Ukraine", c'est un pays "qui est prêt à sacrifier l'ensemble de ses soldats", explique le spécialiste, qui assure que le temps joue en la faveur des Russes. 

Propos de Donald Trump sur l'Otan : "Nous devons dépenser beaucoup plus en Europe pour notre défense"

Interrogé sur les propos de Donald Trump, qui a affirmé qu'il ne garantissait pas la sécurité de l'Otan face à la Russie si il était réélu, Nicolas Tenzer explique cette prise de position par "une connivence ancienne entre Vladimir Poutine et Donald Trump", liée aux projets immobiliers de l'ancien président américain notamment.

"Ce sont des propos de tribune qui ne sont pas les premiers. Le message de Donald Trump c'est de dire, nous ne nous intéressons pas à l'Europe", estime l'enseignant pour qui les propos du candidat républicain à la présidentielle américaine relancent la question du budget européen consacré aux armées. "Nous devons dépenser beaucoup plus en Europe pour notre défense", estime Nicolas Tenzer. Sur le sujet, le ministre français de la défense, Sébastien Lecornu, a affirmé, jeudi, que la France atteindra en 2024 l'objectif de 2% du PIB en dépenses militaires, préconisé par l'Otan. 

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Retrouvez l'intégralité du 8h30 franceinfo du jeudi 15 février 2024 : 

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