Brexit : "On ne signera pas un mauvais accord", promet Amélie de Montchalin
La secrétaire d'État aux affaires européennes était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 1er février.
"Nous, du côté européen, on n’a aucune précipitation, a affirmé Amélie de Montchalin, invitée à réagir sur franceinfo à la sortie officielle du Royaume-Uni de l'Union européenne, le 1er février. S’il faut que cette période de transition dure plus longtemps, on ne va pas dire stop", estime la secrétaire d’État chargée des Affaires européennes. "L’Europe doit maintenant accélérer, doit avoir des résultats et se reconcentrer sur son projet", a-t-elle précisé.
Londres souhaite aboutir avant la fin de l'année à un accord de libre-échange, et exclut toute prolongation de la transition au-delà de 2020. "Ce sont les Britanniques qui veulent signer dans onze mois mais nous, on n’a aucun problème à ce que ça dure 6 ou 12 mois de plus", répond Amélie de Montchalin. "C'est un moment où les Britanniques respectent nos règles, nos normes. En ce moment, on a une sécurité. On ne sacrifiera pas le fond sur le calendrier", martèle la secrétaire d'État.
On ne signera pas le 31 décembre à 23 heures un mauvais accord sous prétexte qu’il en faut un !
Amélie de Montchalin, secrétaire d’État chargée des Affaires européennesà franceinfo
"Je ne cherche pas le deal à tout prix si c’est un mauvais deal. Un accord commercial, ça nous embarque pour 20 ou 30 ans", insiste-t-elle.
La crainte des Européens est de voir le Royaume-Uni développer une stratégie de dérégulation et de dumping social : "On est quand même là pour que le Brexit ait des conséquences, on ne peut pas être dedans et dehors. Et on est surtout là pour faire les choses avec des règles, des garanties, des protections et créer de la sécurité pour nos pêcheurs, nos agriculteurs, nos entreprises", avance Amélie de Montchalin, qui assure que "les Britanniques ont pris l'engagement de ne pas faire reculer leurs normes par rapport à ce qu'elles sont aujourd'hui".
"Les Britanniques ont besoin de nos échanges"
"Le Brexit aura des conséquences pour les Britanniques, assure Amélie de Montchalin. On ne peut pas impunément dire 'on sort de l'Union européenne mais on veut que tout soit pareil'", juge la secrétaire d'État, qui souhaite que l'Europe s'affirme dans cette négociation.
Trop souvent, on a l'Europe honteuse. Mais ce marché unique, c'est une force incroyable, c'est 500 millions de citoyens qui ont les mêmes règles, les mêmes normes.
Amélie de Montchalin
"Il ne faut pas qu’on ait l’Europe faible, ou qu’on n’assume pas nos forces", insiste la secrétaire d'État.
Dans cette négociation, l'Union européenne est en position de force, selon Amélie de Montchalin. "Aujourd'hui, le Royaume-Uni exporte deux fois plus vers l'Union européenne que vers les États-Unis. Il y a 5 millions de camions qui vont chaque année de Calais à Douvres. Les Britanniques ont besoin de nos échanges."
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