"Un honneur" : le député Gabriel Attal sera le porte-parole de LREM en janvier
Le député LREM, rapporteur du texte sur la réforme de l'accès à l'université, a déclaré mercredi sur franceinfo avoir accepté la proposition de Christophe Castaner, de devenir, en janvier, "porte-parole du premier parti de France".
Gabriel Attal, député La République en marche (LREM) des Hauts-de-Seine, invité de franceinfo mercredi 20 novembre, a annoncé qu'il deviendrait en janvier le porte-parole du parti. "Christophe Castaner annoncera en janvier l’organigramme de La République en marche. Il m’a proposé de devenir porte-parole de LREM. J’ai accepté. C’est un honneur qui m’est proposé. C’est un honneur d’être porte-parole du premier parti de France", a déclaré le jeune député de 28 ans, rapporteur du texte sur la réforme de l'accès à l'université.
Gabriel Attal a rejoint le PS en 2006. Il a travaillé au cabinet de Marisol Touraine, la ministre de la Santé, à partir de 2012, avant de rejoindre le mouvement En marche, dès la première heure.
Le retour à 350 000 euros d'Edouard Philippe justifié
Gabriel Attal a réagi à la polémique autour du vol spécial affrété par le Premier ministre, Edouard Philippe, via une compagnie privée, pour rentrer en France, avec sa délégation d'une soixantaine de personnes, depuis Tokyo, à l'issue de son voyage en Nouvelle-Calédonie, début décembre. Un vol privé qui a coûté 350 000 euros à l'Etat. "Je comprends que ce chiffre peut surprendre, impressionner les Français", a déclaré le député LREM. Sur RTL mercredi, Edouard Philippe s'est expliqué et a dit "assumer" son choix. "C'est une situation très exceptionnelle, il fallait qu'il soit à Paris plus tôt que prévu parce qu'il y avait un Conseil de défense, que le président de la République quittait le territoire national. Et il faut qu'il y ait toujours soit le président, soit le Premier ministre sur le territoire", a justifié Gabriel Attal. "Ce qui m'importe c'est de savoir si en termes de dynamique il y a une politique de réduction du train de vie de l'Etat. La réponse est oui", a-t-il conclu.
Du "sur-mesure" promis aux étudiants
Le projet de loi sur l'orientation et la réussite des étudiants a été voté, mardi, à l'Assemblée nationale. Il met fin aux tirages au sort pour l'entrée des lycéens à l'université. Certains dénoncent une sélection cachée. "Les filières en tension regarderont le profil de l'étudiant par rapport à des attendus fixés. L'université répondra, soit positivement en disant : inscrivez-vous, soit inscrivez-vous mais on met en place un accompagnement pédagogique pour réussir", a expliqué gabriel Attal. "Aujourd'hui, il y a 60% d'échec en licence", a ajouté le député LREM, rapporteur du texte sur la réforme de l'accès à l'université.
En cas de places limitées, dans les filières en tension, "les universités regarderont le profil de l'étudiant, son parcours au lycée, ses engagements personnels, a déclaré Gabriel Attal. Là, les universités ordonneront les candidatures et regarderont quels sont les bacheliers qui ont un profil qui correspond le mieux à la filière en question". Le député des Hauts-de-Seine a estimé qu'il ne s'agissait pas de sélection, sans pour autant trouver un autre terme. "J'ai un problème avec les débats sémantiques."
La plateforme ouvrira le 15 janvier. "Le lycéen fera dix vœux qui ne seront pas hiérarchisés contrairement à ce qui était le cas sur APB. Ils seront ensuite figés. Les universités vont les examiner et apporter des réponses au fil de l'eau. Dès que le lycéen aura deux réponses positives, il devra en choisir une des deux et progressivement son choix va s'affiner", a précisé Gabriel Attal. L'accompagnement pédagogique sera sous la forme "de cours en plus, de stages de remise à niveau pendant l'été, de modules supplémentaire en plus des cours, une année de remise à niveau". "On fait du sur-mesure", pour les étudiants, a-t-il ajouté.
"Pas de tri" avec la circulaire sur les migrants
Interrogé sur la circulaire prévoyant un recensement des migrants dans les centres d'hébergement d'urgence, Gabriel Attal a dénoncé "de la désinformation faite à l’Assemblée par certains députés". "Ce n'est pas vrai qu'on organise un tri, qu'on remet en cause le droit inconditionnel à être hébergé", a-t-il déclaré.
Dans ces centres, il y a "des gens qui sont demandeurs d'asile et des gens qui ne le sont pas. Des gens qui ont eu l'asile et des gens qui en ont été déboutés et des SDF. Tout ça est mélangé", a expliqué Gabriel Attal. "S'il y a une inquiétude des associations, il faut faire de la pédagogie", a-t-il reconnu. Quand Gérard Collomb déclare qu'on ne peut pas accepter tout le monde, "c'est être réaliste, c'est du pragmatisme", a affirmé le député LREM. "Il y avait, il y a 7 ans, 50 000 demandes d'asile par an. Il y en a aujourd'hui le double (...) Il faudrait créer une ville supplémentaire chaque année en France."
L'audiovisuel "à chambouler"
Emmanuel Macron souhaite réformer l'audiovisuel public qu'il estime "figé sur le monde d'avant", a-t-il affirmé lors d'un entretien dimanche sur France 2. "Il faut chambouler le système pour que, peut-être, ça devienne une priorité" pour les jeunes, a expliqué Gabriel Attal, pour qui l'audiovisuel public "a un rôle d'éducation aux médias".
Le député et futur porte-parole de LREM n'est pas pour autant favorable à un regroupement de France Télévisions et Radio France. "Je ne suis pas pour des fusions par principe." Avec le budget de l'audiovisuel public, "4,5 milliards d'euros, on peut faire des choses pour aller toucher les jeunes, pour aller toucher un certain nombre de publics qui sont éloignés de la culture, de l'information", a estimé Gabriel Attal. En tant que chef de file de la commission éducation et culture à l'Assemblée nationale, il a précisé qu'il mettrait en place "un groupe de travail resserré avec une dizaine de députés, qui se réunira début janvier", pour remettre une série de proposition au mois de mars.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Gabriel Attal sur franceinfo le mercredi 20 décembre 2017.
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