Rachida Dati : "A titre personnel, je voterai Emmanuel Macron mais ce n'est ni un vote d'adhésion, ni un ralliement"
Rachida Dati, invitée vendredi de franceinfo, a déclaré qu’à titre personnel, elle voterait Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle. Si elle accorde au candidat d’En Marche ! un certain nombre de qualités, elle ne se reconnaît cependant pas dans le programme qu’il propose.
Rachida Dati a dissipé sur franceinfo vendredi 28 avril les quelques doutes qui pouvaient subsister sur son vote au second tour de l’élection présidentielle. "A titre personnel, je voterai Emmanuel Macron. Ce n’est pas un vote d’adhésion, ni un ralliement. Mais nous n’avons pas d’autres choix", a affirmé Rachida Dati, invité de franceinfo vendredi 28 avril. "Il ne peut pas y avoir d’abstention contre le Front national", estime-t-elle.
Rachida Dati votera Macron "pas un vote d'adhésion. C'est l'honneur de notre famille politique" déclare la députée européenne #8h30Aphatie pic.twitter.com/NW3LzfBgt7
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"Choquée" par la défaite de François Fillon au second tour, l’eurodéputée a estimée, dans un soupir, que si le candidat de son parti, Les Républicains, portait une part importante de responsabilité dans la défaite, il n’y aurait pas, selon elle qu’"une seule cause". "Cette élection, pourtant, était imperdable. C’était un boulevard jusqu’au 21 avril. Fillon a sa part de responsabilité", déplore-t-elle.
Elle pointe, dans la foulée, l’attitude des "ténors" Les Républicains lors des affaires qui ont meurtris la campagne de François Fillon, qui n’auraient pas été "si ténors que ça" : la sagesse, cette fois-là, selon elle, "était ailleurs". Dans ces circonstances peu favorables, aussi considère-t-elle le score de l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy comme "honorable". Elle salue au passage les militants Les Républicains, "piétinés, agressés, insultés, tous les jours", qui ont tout de même "maintenu le cap".
Macron a "ringardisé une partie de la classe politique" dit Dati qui trouve qu'à côté, Valls "fait vieillard" #8h30Aphatie pic.twitter.com/RS8XzrFkoU
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À neuf jours du second tour pendant lequel s’affronteront Marine Le Pen et Emmanuel Macron, la maire du 7e arrondissement, quoiqu’en affirmant qu'il n'incarnait pas ses convictions, ne s’est pas fait économe de compliments à l’égard du candidat d’En Marche ! "Emmanuel Macron est sympathique, intelligent. Il incarne un espoir", a-t-elle défendue, tout sourire.
Selon l’ancienne ministre de la Justice du gouvernement Fillon, Emmanuel Macron aurait même "ringardisé tous ceux qui s’enthousiasmait pour une "nouvelle génération" politique, à droite comme à gauche. "Manuel Valls fait vieillard à côté", s'exclame-t-elle.
"Pourquoi, alors qu'il [Macron] est en tête, il n’a pas créé la dynamique ? Chirac avait créé la dynamique" estime Dati #8h30Aphatie pic.twitter.com/UPwXPg5KP7
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Incarnera-t-il pour autant la fonction ? Rachida Dati préfère se projeter dans l'horizon des législatives, puisque, défend-elle, le gouvernement "avec qui il devra gouverner sera issu de la majorité". Pour autant, elle reconnaît se retrouver sur certaines positions défendues par Emmanuel Macron. Parmi elles, les inégalités à l'école, réduire la pauvreté, lutter contre le chômage des jeunes. Elle souligne cependant qu'elle souhaiterait connaître sa position sur un certain nombre de sujets, notamment celui de l'application des peines.
Lors de sa visite à Sarcelles, Emmanuel Macron a déclaré que Marine Le Pen "ne peut pas venir dans un quartier comme celui-ci, elle veut qu'ils s'en aillent, elle veut séparer la France, la casser en deux." Rejettant la responsabilité d'un communautarisme inopportun sur la gauche, Rachida Dati a entendu le mettre en garde, l'invitant à la vigilance sur ce "type de phrase" : "'Qu'ils s'en aillent...' Qui ? À Sarcelles, il sait qui est étranger, qui n'est pas étranger ?" "Moi, je ne fais pas de différence. Quand on est Français on est Français. J'entends ce qu'il veut dire. Il faut faire attention parce que ça, ça fait le lit du communautarisme".
Sarkozy "ce n'est pas Mme Colombo, genre on en parle tout le temps et on ne le voit jamais" dit Dati : "moi je l'ai vu hier" #8h30Aphatie pic.twitter.com/CpRUs516In
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"Vous ne le voyez pas Nicolas Sarkozy, mais pourtant, il est là tout le temps. C'est ça sa force", a déclaré dernièrement Nadine Morano. Ironique, la députée européenne s'est exclamée "Ce n'est pas madame Colombo, genre on en parle tout le temps et on la voit jamais"... Elle assure que l'ancien président de la République reçoit "tout le monde" : "C'est quelqu'un qui nous voit tout le temps, qui discute avec nous de politique. Vous n'êtes jamais retraité de la politique, de votre passion."
D'après Rachida Dati, Nicolas Sarkozy est "très préoccupé par cette défaite", et considèrerait que si Les Républicains peuvent gagner une majorité à l'Assemblée, un groupe Front national gênerait autant Macron que son parti. Nicolas Sarjozy, le retour ? Non, selon Rachida Dati : "Il n'est pas dans une logique de retour. Il est passionné par la politique, par son pays et ça ne s'arrête pas du jour au lendemain."
Sera-t-elle, enfin, candidate aux élections législatives ? Elle assure que non. "Je n'ai jamais été candidate pour les législatives. Je suis maire du 7e arrondissement [de Paris] et député européen." Pour elle, Les Républicains peuvent les gagner et François Baroin ferait un bon Premier ministre. "Il y a un grand consensus dans le parti concernant François Baroin."
"J'espère que NKM ne sera pas ministre de Macron"
En janvier dernier, Rachida Dati avait contesté la désignation de l'ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet comme candidate aux législatives dans la circonscription de François Fillon à Paris. "Ce que j'ai contesté c'est un parachutage d'une personne qui ne correspond absolument pas aux aspirations de cette circonscription, et en l'occurrence aux habitants du 7e", explique ainsi la députée européenne.
"Quand on a vocation à être député quelque part on y reste. On ne fait pas 22 circonscriptions et dès qu'on échoue on va ailleurs. J'espère qu'après (Nathalie Kosciusko-Morizet) ne sera pas ministre de Macron en ayant été élue avec nos électeurs."
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