Lutte contre le terrorisme : "Il faut réarmer l'Etat " affirme Eric Ciotti, député LR
Le député Les Républicains, invité mardi de franceinfo, a réclamé des moyens supplémentaires pour lutter contre le terrorisme et "assurer la sécurité" des citoyens.
Eric Ciotti, député Les Républicain (LR) des Alpes-Maritimes, invité mardi 3 octobre de franceinfo, a réagi à l'attaque au couteau qui a fait deux morts, dimanche, à Marseille. L'élu a réclamé des moyens supplémentaires pour lutter contre le terrorisme et assurer la sécurité, avec "une grande vision pour les dix années à venir". Le plan, selon Eric Ciotti, doit prévoir une hausse des moyens budgétaires en particulier "pour la justice et les prisons".
"On n’a pas pris toutes les décisions, ni doté suffisamment l'arsenal juridique et budgétaire des moyens nécessaires pour gagner cette guerre", a déclaré le député LR et président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes, en évoquant la lutte contre le groupe terroriste Etat islamique. L'élu estime que la France "n'est pas au bout de ce long chemin tragique".
"C'est une guerre qui est déclarée à la civilisation.La barbarie islamiste a décidé de s'attaquer à tous les symboles de la démocratie. C'est redoutablement dangereux", a affirmé Eric Ciotti, redoutant "l'activation d'esprits fragiles, faibles, manipulés par ceux qui ont pour dessein de faire de notre pays une cible".
Des comptes réclamés au ministre de l'Intérieur
Deux jours après l'attaque meurtrière à Marseille, Eric Ciotti estime sur franceinfo que "si la chaîne de fonctionnement de l'État avait bien fonctionné, cet attentat n'aurait pas eu lieu". Le président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes a réclamé des comptes au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb : "Il faut que le ministre assume les défaillances de la chaîne de commandement placée sous son autorité." L'assaillant, en situation irrégulière, avait été placé en garde à vue vendredi dernier à Lyon, pour vol, avant d'être remis en liberté le lendemain. "Ceux qui n'ont pas un titre de séjour légal n'ont rien à faire sur le territoire national", a affirmé Eric Ciotti.
Ce qui s'est passé à Lyon est d'une extraordinaire gravité. Il faut que ceux qui sont responsables de ce dysfonctionnement soient aujourd'hui mis en cause. On ne peut pas être dans une société d'irresponsabilités.
Eric Ciotti, député LRà franceinfo
"La justice est en voie de paupérisation" a ajouté Eric Ciotti. "Ce qui s'est passé à Lyon, c'est le signe que nos administrations se sont affaiblies", a conclu le député des Alpes-Maritimes.
Le projet de loi antiterroriste : "un texte de communication"
Eric Ciotti s'est dit opposé au projet de loi antiterroriste, qui doit être voté ce mardi à l'Assemblée nationale. Le texte doit inscrire dans le droit commun plusieurs mesures de l'état d'urgence, dont la fin est prévue le 1er novembre. Le député LR des Alpes-Maritimes a assuré qu'il ne voterait pas, "pour la première fois", un texte relatif au terrorisme. "Parce que ce sera également la première fois depuis 2012 que notre dispositif de sécurité va être plus faible", a-t-il expliqué.
Plusieurs autres députés Les Républicains ont fait part de leur opposition à ce texte. "Nous sommes opposés à la sortie de l'état d'urgence (...) Ce n'est pas le moment." Selon l'élu LR, dans le texte, "il n'y a rien sur la prévention de la radicalisation, rien sur l'expulsion des étrangers en situation irrégulière, rien sur l'organisation des services de renseignement. On fait simplement un texte de communication".
L'ISF : "une sélection injuste"
Interrogé sur les changements programmés par le gouvernement sur l'impôt de solidarité sur la fortune, Eric Ciotti, pour la suppression globale de l'ISF, s'est dit choqué par "la sélectivité des valeurs immobilières et mobilières", regrettant que "la résidence principale soit maintenue dans l'assiette de l'impôt, alors que les grands patrimoines vont être exonérés".
Regardez l'intégralité de l'entretien d'Eric Ciotti sur franceinfo le mardi 3 octobre 2017.
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