Luc Carvounas redoute que "l'Assemblée nationale soit remplacée par la haute administration"
Le porte-parole du PS pour les législatives, invité de franceinfo vendredi, a mis en garde contre les lois qui pourraient être "fabriquées ailleurs", en cas de très forte majorité de La République en marche, à l'issue des législatives.
Le porte-parole du PS pour les législatives, Luc Carvounas, invité de franceinfo vendredi 16 juin, a réagi aux projections du nombre de députés La République en marche LREM) prédisant une très forte majorité pour la majorité présidentielle. Pour Luc Carvounas, "ces élus, qui, il y a un mois, ne savaient pas encore qu'ils étaient candidats, apporteront leur expérience professionnelle". Mais il ajoute qu'il faut un peu de temps "pour comprendre tous les mécanismes institutionnels".
Je crains que l'Assemblée nationale soit remplacée par la haute administration, qui, elle, n'a pas changé depuis 10 ou 15 ans.
Luc Carvounas, porte-parole PS pour les législatives
"S'il n'y a plus de débat à l'Assemblée nationale parce qu'il n'y a qu'un seul parti, le débat il va aller où ? Dans la rue ? Et la tension va s'exacerber ? Je ne le veux pas", a ajouté Luc Carvounas, redoutant "des lois fabriquées ailleurs par quelques-uns". "Le Code du travail, ça doit être débattu par le Parlement", a-t-il déclaré.
"Demain on aura une majorité faite de députés LREM qui ne savaient pas il y a un mois et demi qu'ils étaient candidats" L. Carvounas (PS) pic.twitter.com/XrHG9SMDAQ
— franceinfo (@franceinfo) 16 juin 2017
Un appel au rassemblement dans un "intergroupe"
Luc Carvounas a indiqué qu'il lancerait "un appel à tous les députés de gauche", s'il est élu à l'Assemblée nationale afin de siéger "dans un intergroupe", en dépit de leurs différences. "J'ai toujours fait l'union de la gauche. C'est mon moteur, donc ne me reprochez pas ce qui est l'engagement de 20 ans de ma vie", a expliqué le sénateur-maire d'Alfortville. "Si je suis cette voix à l'Assemblée nationale, je mettrai tout en œuvre, toute mon énergie, pour rassembler un maximum de sensibilités pour que la gauche française se reconstruise", a indiqué Luc Carvounas.
Un climat de "tension"
Le sénateur socialiste du Val-de-Marne, candidat aux législatives, a exprimé sa solidarité avec Nathalie Kosciusko-Morizet, victime d'une agression jeudi alors qu'elle distribuait des tracts à Paris, et a mis en garde contre la tension dirigée contre les "élites". "Qu'est-ce que c'est que ce pays où les élus se font agresser ? La démocratie, sa respiration, c'est d'aller vers les concitoyens pour discuter avec eux", a dit Luc Carvounas. L'élu a ajouté sentir de "la tension". "Dans les semaines à venir, j'espère qu'elle ne va pas s'exacerber."
Luc Carvounas est opposé, au second tour des législatives le 18 juin à une candidate de La République en marche, Gaëlle Marseau.
Le cas "Valls" évacué
Luc Carvounas, qui a longtemps été proche de Manuel Valls, a refusé de se prononcer sur l'entre-deux tours concernant l'ancien Premier ministre, opposé au second tour aux législatives dans l'Essonne, à une candidate de la France insoumise, Farida Amrani. "Je ne souhaite rien à Manuel Valls, ça ne me regarde plus", a-t-il déclaré. "Je suis pas électeur de cette circonscription. Je n'ai plus à répondre à une question sur quelqu'un qui a changé de route, qui a décidé de quitter sa famille politique." Luc Carvounas a précisé que lorsqu'un candidat soutenu par Edouard Philippe et un candidat soutenu par Jean-Luc Mélenchon se font face, il choisit "le candidat soutenu par Jean-Luc Mélenchon, parce que c'est un candidat de gauche" tout en précisant qu'à sa connaissance, Edouard Philippe n'avait pas apporté son soutien à Manuel Valls.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Luc Carvounas, le vendredi 16 juin 2017 sur franceinfo.
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