Asile et immigration : "le principal parti d'opposition porte bien mal son nom sur ce sujet" juge François de Rugy
Le président de l'Assemblée nationale, invité jeudi de franceinfo, reproche à Laurent Wauquiez de vouloir revenir sur "la tradition" française du "droit du sol".
Le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, invité jeudi 19 avril de franceinfo, a répondu aux critiques de Laurent Wauquiez, président du parti Les Républicains, sur le projet de loi asile et immigration, en débat devant les députés depuis lundi. "Vous avez entendu Monsieur Wauquiez, chef du principal parti d’opposition, Les Républicains, qui porte bien mal son nom sur ce sujet, a lancé François de Rugy. Quand on se prétend Républicain, on doit quand même dire quelle est sa conception de la République."
Selon l'élu de Loire-Atlantique, Laurent Wauquiez "veut revenir sur une tradition qui date de plusieurs siècles, de la Révolution française, qui est celle de la capacité à donner la nationalité française à des gens qui sont nés dans un autre pays, c'est ce qu'on appelle le droit du sol (...) Lui, veut remettre en cause cela".
François de Rugy s'est dit "à l'aise avec ce texte" sur l'asile et l'l'immigration discuté à l'Assemblée nationale. "Je le dis depuis longtemps, l'immigration doit être régulée", a-t-il précisé. "Nous ne sommes pas dans l'immigration zéro. En France, nous donnons des titres de séjour, 260 000 l'année dernière. Il y a parfois des expulsions, 15 000. Par ailleurs, il y a une intégration."
La ministre, Jacqueline Gourault, a vivement et sèchement répondu à des députés LR qui lui demandaient à l'Assemblée, mercredi soir, si le gouvernement avait "un plan caché" de régularisations. "Est-ce qu'il faut des régularisations ? Ma réponse est claire, elle est non, pas comme cela a été fait en 1998 par Lionel Jospin qui avait fait une grande vague, 150 000 régularisations", a régfai François de Rugy.
NDDL : le refus de la politique "du coup de menton"
Nicolas Hulot s'est rendu à Nantes, mercredi, pour rencontrer des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. "Il n'y a eu aucune ambiguïté. Evacuer la zone était logique", une fois le projet d'aéroport abandonné, a commenté le président de l’Assemblée nationale. "La préoccupation première, c’est le retour à la normale sur cette zone, a-t-il martelé. On continue ce qui est entamé. Il n'y a plus aucune raison que des personnes veulent rester absolument sur place pour s'y opposer."
François de Rugy a jugé que "des responsables politiques, depuis des années, sur ce sujet, font la politique du coup de menton. (...) et en général ne font rien. Que ce soit monsieur Retailleau, quand il soutenait Nicolas Sarkozy et François Fillon. C'est là que la ZAD s’est installée. Ils l'ont laissée prospérer, s’enkyster. Cela a été le cas également sous François Hollande."
À Notre-Dame-des-Landes, "il y a des irréductibles. Des gens qui sont des anarchistes, qui contestent l'autorité de l'Etat, qui sont dans des combats permanent là ou ailleurs. Ceux-là n’ont rien à y faire et le gouvernement l’a dit très clairement, ils seront évacués, y compris par la force", a ajouté François de Rugy.
Des rajouts au texte de la réforme des institutions
La réforme institutionnelle "doit apporter une réponse à la crise de la démocratie française, qui est à la fois malade de ses extrêmes et de l’abstention", a déclaré sur franceinfo, le président de l’Assemblée nationale, qui a salué "l'esprit constructif" du président du Sénat, "qui a refusé de se situer dans une situation de bloqueur". Le projet "sera adopté en conseil des ministres sans doute le 9 ou le 16 mai, et débattu à l'Assemblée nationale fin juin", selon François de Rugy. La réforme prévoit notamment de diminuer le nombre de parlementaire et l'introduction d'une dose de 15% de proportionnelle aux législatives. "Je ne souhaite pas enlever des choses dans ce texte, je souhaite rajouter des choses, pour améliorer le fonctionnement du Parlement, rendre la politique plus efficace", a-t-il déclaré.
Regardez l'intégralité de l'entretien de François de Rugy sur franceinfo le 19 avril 2018.
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