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Armes chimiques en Syrie : Eric Coquerel "aimerait savoir quelles sont les sources d'Emmanuel Macron"

Le député La France insoumise a appelé à la prudence sur une "possible" utilisation d'armes chimiques par le régime de Damas, rappelant "des antécédents dans la région, au nom desquels on a été faire des guerres".  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Eric Coquerel, député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Eric Coquerel, député La France insoumise (FI) de Seine-Saint-Denis, invité de franceinfo vendredi 13 avril, s'est interrogé sur la déclaration d'Emmanuel Macron, jeudi, sur la Syrie. Le chef de l'Etat a assuré avoir "la preuve" que "des armes chimiques, au moins du chlore, ont été utilisées par le régime de Bachar al Assad".

"Juste après, [Emmanuel Macron] explique qu'il faut des vérifications (...) Si on les vérifie, c'est qu'il n'y pas de preuves", a réagi Eric Coquerel, précisant qu'il est "possible" que ces armes aient été utilisées.

"J'aimerais savoir quelles sont les sources d'Emmanuel Macron ?", a-t-il poursuivi. "Il y a deux sources fiables. Il y a l'Organisation internationale contre les armes chimiques (OIAC) qui doit partir en Syrie et une autre source qui pourrait être française, mais à ma connaissance (...), il n'y a pas de Français en Syrie pour vérifier", a déclaré le député FI. 

L'élu FI a ajouté qu'en termes de sources, il "n'a pas plus de confiance aujourd’hui en Trump qu’en Poutine" et qu'"on a le droit de ne pas avoir une mémoire de poisson rouge" sachant que, dans "la poudrière qui est actuellement dans cette région du monde, ça peut dégénérer très vite". Selon Eric Coquerel, "le problème c'est qu'on a des antécédents dans la région, au nom desquels on a été faire des guerres". "En 2003, 500 000 morts en Irak, a-t-il souligné. On sait qu'il n'y avait pas d'armes chimiques au final et qu'il y avait une construction aux Etats-Unis pour partir faire la guerre en Irak."

Alors que la France examine la possibilité d'intervenir en Syrie, le député de Seine-Saint-Denis a déclaré qu'il "ne souhaite pas de frappe unilatérale de la France sans résolution de l’Onu". "La position française, a-t-il précisé, doit être indépendantiste. (…) Je pense que la France doit toujours être la force qui ne s’aligne pas, ni d’un côté américain, avec l’Arabie saoudite et Israël, ni du côté russe, syrien et iranien, pour justement être facteur de paix."

Des négociations réclamées à la SNCF

Interrogé sur le conflit social en cours à la SNCF, Eric Coquerel a assuré que le gouvernement allait "bouger" sur le dossier de la réforme de la SNCF comme à chaque fois qu'"il y a un mouvement très fort en face". Le député de Seine-Saint-Denis a dit ne pas ressentir un essoufflement du mouvement et a appelé le gouvernement "à négocier en écoutant ce que disent les syndicats". Le député FI a relevé dans l'entretien d'Emmanuel Macron sur TF1, l'exemple de la Poste choisi par le chef de l'Etat pour justifier sa réforme. Un mauvais exemple, selon l'élu de Seine-Saint-Denis.  

Pour justifier sa crainte d'une privatisation future de la SNCF, le député s'est appuyé sur le refus du gouvernement d'accepter un amendement de La France insoumise : "Nous avons demandé un amendement (...) pour que l'État rende incessibles ses actions. Ils ont refusé. Je crois que dans quelques années l'État, pour alléger sa dette, vendra une part de la SNCF."  "Si nous arrivons au gouvernement demain dans ce pays", a ajouté Eric Coquerel. Nous n'ouvrirons pas à la concurrence la SNCF. Nous désobéirons aux différents paquets ferroviaires qui ont été votés par tous les partis de gouvernement depuis 20 ans parce que nous les considérons comme illégitimes." 

Stop à l'évacuation de Notre-Dame-des-Landes 

Eric Coquerel a mis en garde Emmanuel Macron au sujet de l'évacuation de la ZAD. "Si jamais il y avait un drame, le seul responsable serait Emmanuel Macron", a-t-il prévenu.

Eric Coquerel a estimé qu'Emmanuel Macron a voulu faire "une opération de communication" en "montrant ses muscles". "Il n’y avait aucune urgence", a-t-il martelé. "Je demande au gouvernement d’arrêter cette opération", a-t-il insisté.  

Le député aux AG étudiantes 

Par ailleurs, sur la question du mouvement étudiant, le député FI a estimé qu'"il est en train de se passer quelque chose de profond dans ce pays et on ne l’arrêtera pas en évacuant la Sorbonne". Le député a assuré que le mouvement "monte", précisant le constater personnellement en allant dans les AG. Une présence qu'il "assume complètement". En tant que "député de la nation, député militant, mon rôle est d'aller soutenir les étudiants quand ils me le demandent", a-t-il assuré.

Appelé à donner des précisions sur la "fête à Macron" le 5 mai, lancée à l'initiative du député Insoumis François Ruffin, Eric Coquerel a dit souhaiter "une marche nationale""Il est nécessaire d’avoir une grande date de convergence, j’espère que ce sera le 5 mai", a-t-il déclaré. "Un an de politique de Macron, ça suffit." 

Regardez l'intégralité de l'entretien d'Eric Coquerel sur franceinfo le 13 avril 2018.

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