Affaire Darmanin : la question de la démission "se pose" entre le ministre et le président, juge Christian Jacob
Le chef de file des Républicains à l'Assemblée nationale, invité de franceinfo mercredi, a estimé que "Gérald Darmanin, en son âme et conscience, avec le président de la République, doit prendre une décision".
Christian Jacob, invité de franceinfo mercredi 31 janvier, estime que la question de la démission de Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, visé par une plainte pour viol, "se pose entre le ministre et le président". Pour le président du groupe Les Républicains (LR) à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron "a le choix entre trois possibilités, en disant, 'il y a une plainte pour viol, ce n'est pas grave, le ministre continue de faire son travail', soit il lui demande de démissionner, soit il le vire du gouvernement".
"Ma position, c'est que Gérald Darmanin, en son âme et conscience, avec le président de la République doit prendre cette décision", a répété le député de Seine-et-Marne, alors que le président du parti LR, Laurent Wauquiez, a appelé clairement à la démission du ministre.
Christian Jacob a par ailleurs demandé à la justice de "trancher au plus vite". "Je pense qu'on ne peut pas continuer dans cette situation à ne pas savoir" a-t-il indiqué. "On ne peut pas maintenir sous pression un ministre de cette façon."
Retour de "l'attractivité" des Républicains
Le député de Seine-et-Marne, a estimé que le parti Les Républicains retrouvait de "l'attractivité", au regard des résultats du premier tour de deux législatives partielles dimanche 28 janvier à Belfort et dans le Val d'Oise. Christian Jacob a salué "une très forte progression" des candidats LR. "Cela veut dire que Les Républicains retrouvent de l’attractivité auprès de l'opinion publique (...) il y a un très net recul d'En Marche", a-t-il estimé.
"Dans le Territoire de Belfort, une progression de notre candidat de 15% et de 7% dans le Val-d'Oise", a relevé Christian Jacob qui pointe "le tassement très fort du candidat La République en marche dans le Val-d'Oise" et pour l'autre élection, "un effondrement du PS et du FN".
"Le matraquage des classes moyennes"
Le président du groupe LR à l'Assemblée a critiqué la politique fiscale du gouvernement, tout en regrettant un manque d'action politique, alors qu'"on est abreuvé de discours" du président, dit-il. Le député de Seine-et-Marne a regretté un "matraquage fiscal avec la CSG sur les familles" qui est "sur la même ligne que François Hollande". "On continue à taper sur les classes moyennes", a-t-il dénoncé, prenant l'exemple d'un couple bénéficiant de la prestation d'accueil du jeune enfant (Paje), gagnant "3 000 euros par mois à deux". Selon Christian Jacob, l'allocation baissera pour eux de "100 euros par mois". "Tout ça c'est du ciblage, et du matraquage sur les classes moyennes", a-t-il martelé. Par ailleurs, Christian Jacob a dit attendre du concret "sur l'apprentissage" et "sur l'assurance-chômage".
Autre dossier qui fait réagir Christian Jacob : la tentation d'Emmanuel Macron de passer par un référendum pour adopter la réforme constitutionnelle qui prévoit notamment de limiter le nombre de mandats et de parlementaires. "C'est son choix", a fait savoir le député, avant d'ajouter : "Est-il prêt à prendre la responsabilité que tout un pan de la République ne soit plus représenté à l'Assemblée nationale ?"
"Sur la diminution du nombre de parlementaires, on n'a jamais été obtus, on peut regarder, simplement je considère que toute la République doit être présente à l'Assemblée et on ne doit pas faire un découpage à l'aune des grandes métropoles ce qui est un peu l'idée de M. Macron", a expliqué Christian Jacob. Et de conclure à propos de la limitation des mandats : "Je ne vais pas m'excuser d'avoir recueilli à six reprises successives la confiance de mes électeurs, j'ai plutôt le sentiment que c'est parce j'ai bien fait mon travail."
Regardez l'intégralité de l'entretien de Christian Jacob sur franceinfo le 31 janvier 2018.
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