Taxe d'habitation : Christophe Castaner invite les maires "à avoir confiance dans la parole d’Emmanuel Macron"
Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement, était l'invité de franceinfo lundi 17 juillet.
Les élus locaux attendent du discours d'Emmanuel Macron, lundi 17 juillet au Sénat, des réponses à leurs inquiétudes sur le projet de suppression de la taxe d'habitation, source majeure des revenus des collectivités locales. À l'occasion de la Conférence nationale des territoires, le chef de l'Etat devrait préciser les modalités de mise en oeuvre de sa promesse de campagne, qui prévoit d'exonérer 80% des foyers français. "C’est le gouvernement qui a organisé cette invitation, il n’y a pas à nous attendre de pied ferme", a tenu à rassurer sur franceinfo Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement et secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement.
franceinfo : les élus locaux craignent les effets de la réforme de la taxe d'habitation. Est-ce que vous pouvez les rassurer ?
Quand on est invité c'est plutôt dans un esprit convivial. Il nous paraît important de dialoguer, d'échanger. Je sais ces inquiétudes mais la taxe d'habitation est un impôt injuste, archaïque, qui frappe sans distinction de vos revenus. Aujourd'hui, un tiers de la taxe (5,2 milliards) est compensé à 100% par l'Etat en faveur des communes et on l'a juste oublié. J'invite donc mes collègues maires à avoir confiance dans la parole d'Emmanuel Macron. Nous compenserons à l'euro près.
Quelle est votre réponse à l'inquiétude des élus locaux sur leur autonomie en tant que telle ?
Le montant de la taxe d'habitation sera ramené à zéro pour les contribuables, mais les maires garderont la possibilité de rehausser le taux. Si demain le maire décide de le passer à 1%, ça va se voir, il faudra du courage politique. Au-delà de la baisse de la taxe d'habitation, nous souhaitons proposer un contrat aux collectivités locales pour continuer à baisser les dépenses de fonctionnement mais à l'inverse à augmenter les dépenses d'investissement. Il n'y aura pas de big-bang. Emmanuel Macron a dit qu'il ne souhaitait pas une nouvelle grande loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la république). Par contre, il y a des possibilités. Des communes nouvelles : deux ou trois petites communes qui décident de se regrouper pour travailler ensemble, faire des économies d'échelle et être plus fortes. C'est pas idiot.
La seule proposition qui va être présentée aujourd'hui c'est que partout où il y a une métropole, qui est déjà un échelon administratif puissant, et un département, nous allions vers la fusion de ces deux structures. Ça ne concerne que certains territoires. Mais on ne va pas faire une énième loi d'organisation territoriale. Là où il y a des blocages, on change la règle. Là où il n'y en a pas, on maintient le système.
Près de 90 000 néo-bacheliers n'ont toujours pas d'affectation à l'université pour la rentrée de septembre. Une concertation a été lancée. Y a-t-il déjà des résultats ?
On n’a pas de solution miracle. C'est avec les professionnels, avec les représentants d’étudiants, avec les parents qu’il faut trouver les solutions. Ce système doit être revu.
Il est nécessaire d’agir, mais on ne peut pas le faire d’un coup de baguette magique. Le gouvernement va gérer au mieux la rentrée de septembre, par contre nous devons changer le système en profondeur pour la rentrée suivante.
Emmanuel Macron a réaffirmé dimanche la responsabilité de la France dans la tragédie du Vél' d'Hiv, en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'il a ensuite reçu à l'Elysée. Un geste uniquement symbolique ?
La diplomatie, c'est le ministère aussi de la parole, de l'influence, quelque fois du rapport de force mais ce n'est pas la France qui va intervenir en Israël pour organiser la paix. Par contre, nous sommes un des marqueurs de cette paix. La question n'est pas pour nous de savoir qui est gentil, qui est méchant. Ce n'est pas ça la diplomatie. Vous faites avec des acteurs qui sont élus démocratiquement dans leur pays, qui gèrent aussi des conflits que nous n'imaginons pas, que nous ne vivons pas. Il faut trouver avec eux des solutions. Il ne faut pas stigmatiser.
Le chef de l'Etat a récemment reproché au chef d'état-major des armées d'avoir mis de façon "indigne" une polémique budgétaire "sur la place publique". Pourquoi cette tension rarissime à ce niveau-là ?
Quand vous êtes chef, de temps en temps il faut aussi montrer votre autorité. L'autorité n'est pas déléguée. Le président de la République a fait un rappel à l'orde. Ce n'est pas une défiance, ce n'est pas une mise en cause mais il a tenu à rappeler qu'il était le chef des armées et qu'il n'était pas sous l'influence de qui que ce soit. C'est aussi un élément de la sécurité des Français que de voir qu'Emmanuel Macron a cette capacité, aussi, à ne céder à personne sur un sujet qui relève de son pouvoir régalien.
Emmanuel Macron et Pierre de Villiers vont se voir, ils vont échanger. Ils vont prendre une décision ensemble. Emmanuel Macron lui a confirmé sa confiance en le prorogeant dans ses fonctions. Il faut qu'ils discutent, ils vont le faire.
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