Protestation contre le prix des carburants : la secrétaire d'État Emmanuelle Wargon rétorque qu'il existe la prime à la conversion
La secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire réagit sur franceinfo après les nombreux appels à bloquer le pays le 17 novembre pour protester contre la hausse du prix des carburants.
Interrogée sur les nombreux appels à bloquer le pays le 17 novembre pour protester contre la hausse des prix des carburants, Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, répond qu'elle "comprend très bien". "Mais je leur dis 'chèque énergie', où on verse pour l’instant 150€ et bientôt 200 à près de 4 millions de ménages modestes. Je leur dis 'baisse de cotisations sociales à la fin du mois', je leur dis 'augmentation de la prime d’activité' et puis 'appui à la transition', poursuit-elle sur franceinfo. Emmanuelle Wargon insiste également sur la prime à la conversion pour l'achat d'une voiture moins polluante, déjà versée "220 000 fois" et qui "touche bien la cible qui en a besoin".
Franceinfo : Vous étiez ce matin à Saint-Avold, en Moselle, sur une centrale à charbon qui va fermer. 500 salariés sont concernés, que vont-ils devenir ?
Emmanuelle Wargon : C’est bien la question, c’est la raison pour laquelle on y est allés. Il faut construire une solution dans chaque site. Chaque site sera différent et à Saint-Avold, on a discuté avec l’entreprise, avec les organisations syndicales, avec les salariés, avec les élus, et on lance le projet de transition écologique, le projet de territoire, pour trouver concrètement une solution pour tout le monde. On sait faire évoluer la production d’électricité, il y a d’autres centrales thermiques qui ont fermé récemment. Donc, il faut apporter beaucoup d’attention pour répondre à chacun mais cette transition est nécessaire, il faut la porter.
Vous assumez la hausse du carburant, en disant que c’est une façon de lutter contre le réchauffement climatique. Que leur dites-vous pour ne pas participer au mouvement de protestation du 17 novembre ?
C’est la question du général et du particulier. En général, tout le monde est d’accord sur la lutte contre le réchauffement climatique, les rapports du GIEC ou du WWF qui se succèdent, on en a un par semaine. Après, en masse, macro-économiquement, on prélève une fiscalité supplémentaire d’1,9 milliard sur les ménages au titre de la fiscalité écologique et on rend 6 milliards de fiscalité et de cotisations sociales aux ménages. Bien sûr, c’est une réflexion en général et après ce sont des gens, je comprends très bien. Mais je leur dis 'chèque énergie', où on verse pour l’instant 150€ et bientôt 200 à près de 4 millions de ménages modestes. Je leur dis 'baisse de cotisations sociales à la fin du mois', je leur dis 'augmentation de la prime d’activité' et puis 'appui à la transition'. Après, pour la voiture, c’est 2 500 € de prime à la conversion possible pour les véhicules hybrides ou électriques. C’est pour tout type de véhicule, y compris pour les voitures d’occasion et on déjà versé 220 000 primes à la conversion, les deux tiers sont des ménages non imposables et 80% hors de la région Île-de-France, donc ça touche bien la cible plutôt en zone rurale qui en a besoin. 14 000 euros, c’est le montant moyen de l’achat d’une voiture quand on touche une prime à la conversion, avec 2 500 euros de prime, et après en général ces voitures sont plus récentes donc elles consomment moins. Au quotidien, assez rapidement, ça s’équilibre entre l’investissement et la baisse de consommation.
Ségolène Royal, qui a occupé votre poste il y a quelques temps, vous fait la leçon, elle parle de matraquage fiscal vis-à-vis des automobilistes, d’écologie punitive. Que lui répondez-vous ?
D’abord, Ségolène Royal a porté la taxe carbone et le principe de cette fiscalité. Ensuite, Ségolène Royal revient avec un livre, elle fait de la politique, elle est dans un discours qui lui aussi est assez dogmatique. Nous, on cherche à trouver le parcours de cette transition écologique, d’accompagner la transition et de l’accompagner avec tous les Français. Moi, je voudrais être une secrétaire d’État qui s’occupe du quotidien, qui règle les questions concrètes, qui entend les préoccupations et qui va au plus près du terrain pour trouver des solutions. L’écologie, c’est une vision de moyen ou de long terme mais, après, ça s’incarne par des actions très concrètes et c’est là-dessus que je vais travailler.
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