Cet article date de plus de six ans.

Perquisitions dans les locaux de La France insoumise : Damien Abad, vice-président des Républicains, ne croit pas à "une justice politique"

Damien Abad, vice-président des Républicains et député de l'Ain, était l'invité du 19h20 politique sur franceinfo mercredi 17 octobre.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Damien Abad, vice-président des Républicain et deputé de l'Ain sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Je n’ai jamais cru à la thèse du gouvernement des juges" a réagi Damien Abad, vice-président des Républicains et député de l’Ain, invité du 19h20 politique de franceinfo mercredi 17 octobre, au sujet des perquisitions chez Jean-Luc Mélenchon et au siège de La France insoumise. "Je ne crois pas qu’il y ait une justice politique ou une justice aux ordres dans un pays comme la France", a-t-il précisé.

Franceinfo : Une nouvelle passe d’armes a eu lieu cet après-midi à l'Assemblée nationale après les perquisitions de La France insoumise. Où est la vérité d'après vous ? De quel côté se trouve la mise en scène ?

Damien Abad : Je ne crois pas qu’il y ait une justice politique ou une justice aux ordres dans un pays comme la France. Je regrette simplement la mise en scène qu’il y a pu avoir. Je respecte la présomption d’innocence, la séparation des pouvoirs et les perquisitions qui existent. Quand on est un homme politique, on doit respecter la loi comme tout citoyen. Il y a eu des perquisitions, certainement légitimes si elles ont été faites, et j’ai moi aussi été choqué par ces images de violences. Quand on est élu de la République, on ne cautionne pas la violence, d’où qu’elle vienne et de quelque manière que ce soit. Je comprends que Jean-Luc Mélenchon exprime une colère parce qu’il s’est senti blessé en tant qu’homme, en tant que responsable politique, mais il y a une responsabilité et je trouve qu’on n’a pas à bousculer un procureur, à générer cette violence.

Est-ce que les partis politiques sont des justiciables comme les autres ?

Oui, bien entendu qu’ils doivent être des justiciables comme les autres. Il y a eu tellement d’affaires, tellement de scandales, tellement de rejets dans l’opinion que forcément, il y a eu des moments difficiles, y compris pour les partis politiques. Moi je n’ai jamais cru à la thèse du gouvernement des juges. Chacun doit être à sa place, la séparation des pouvoirs doit être respectée mais ce que je regrette parfois, c’est la violation du secret de l’instruction. Il n’y a plus de présomption d’innocence mais une présomption de culpabilité. C’est gênant parce que c’est la mise en scène publique de gens qui parfois à la fin se retrouvent innocent. Je pense qu’il est important de trouver le respect de ces procédures de séparation des pouvoirs. Ensuite, je pense que c’est normal que, dans un État de droit, quand il y a une défaillance, la défaillance doit être jugée.

Est-ce que vous avez été sensible au mea culpa d’Emmanuel Macron hier soir ? Avez-vous l’impression que votre critique de président des villes a été entendue ?

J’espère qu’on sera entendu mais permettez-moi d’en douter parce que c’est cette majorité qui a porté et colporté le “balance ton maire” absolument scandaleux qui a jeté le mépris sur ceux qui sont le dernier rempart de la République. Il y a eu des regrets, tant mieux, mais il y en a certains sur les bancs de La République en marche qui ont colporté cela, et c’est dommageable. Et au-delà des intentions, les maires n’ont pas besoin d’empathie mais d’actes concrets. Emmanuel Macron va-t-il permettre aux communes d’avoir un impôt local qui leur permettra d’avoir cette autonomie ? Va-t-il répondre à l’enjeu des départements qu’est le financement des allocations de solidarité et la situation des mineurs non accompagnés ? Est-ce qu’on va laisser l’apprentissage aux régions ? Ce sont ça les enjeux. Il ne s’agit pas de changer le périmètre d’un ministère pour satisfaire les maires mais de changer de politique et de faire confiance aux territoires et à la décentralisation dans notre pays.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.