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McKinsey : "Il faut clarifier cette situation qui est un scandale d'Etat", dénonce Jordan Bardella

Selon le président du Rassemblement national, ce "scandale d'Etat pose, à quelques jours de l'élection présidentielle, une question fondamentale : qui dirige la France ?"

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jordan Bardella, le président du Rassemblement national (RN), le 6 avril 2022 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Il faut clarifier cette situation qui n'est pas une simple affaire mais qui est un scandale d'Etat", a dénoncé mercredi 6 avril sur franceinfo Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, alors que le parquet national financier a indiqué avoir ouvert une enquête le 31 mars pour "blanchiment aggravé de fraude fiscale", après le rapport du Sénat sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques. Cette enquête vise la société McKinsey sur la question de son statut fiscal en France, a appris franceinfo de source judiciaire.

Selon le président du RN, ce "scandale d'Etat pose, à quelques jours de l'élection présidentielle, une question fondamentale : qui dirige la France ?" Jordan Bardella estime qu'Emmanuel Macon a été "tout au long de son quinquennat le prête-nom d'intérêts privés". Et il s'interroge : "Peut-être a-t-il cherché à renvoyer l'ascenseur à McKinsey ?"

"Les cadres de McKinsey, qui ont bénéficié de marchés publics très importants sous le quinquennat, sont des gens qui ont aidé Emmanuel Macron durant sa dernière campagne présidentielle, bénévolement", affirme le patron du RN. Il avoue comprendre "le silence du président de la République depuis quelques jours" et son "refus d'entrer en campagne", car il constate que "sont en train de ressortir ici et là diverses affaires sous les tiroirs. On a commencé le quinquennat avec l'affaire Benalla, et on l'a conclu avec l'affaire McKinsey."

"Qui dirige la France ?"

Le cas du cabinet McKinsey soulève la question, pour Jordan Bardella, de "qui dirige la France". "Est-ce que l'on remet la politique du pays, les grandes décisions, parfois les dossiers les plus intimes de l'Etat français à des pays étrangers, c'est-à-dire à des cabinets privés américains dont l'objectif n'est pas l'intérêt général, mais qui est de faire de l'argent."

Le soutien de Marine Le Pen estime que la question n'est pas le recours de l'Etat à des cabinets privés. "On peut avoir recours à des cabinets quand on parle de compétences qui ne sont pas détenues par l'État, admet Jordan Bardella. Mais on a une administration, on a des hauts fonctionnaires, on a des gens qui, en France, sont parfaitement compétents pour répondre à des problèmes. On n'a pas à aller solliciter un cabinet privé à qui l'on va donner 300 000 euros pour nous dire que c'est par La Poste qu'il faut distribuer les enveloppes de professions de foi, de bulletins de vote, pour l'élection présidentielle." Pour le président du RN, la France est "au bout du bout de la Macronie". Et il affirme qu'il "est temps de tourner la page."

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