Féminicide en Savoie : la députée LFI Danièle Obono dénonce "le manque de moyens" alloués à la police et à la justice
"Il faudra regarder attentivement l'enquête menée pour comprendre où a été le dysfonctionnement", a réagi vendredi 1er septembre sur franceinfo la députée LFI de Paris Danièle Obono, après la mort jeudi 31 août d'une femme à La Croix-de-la-Rochette, en Savoie et le placement en garde à vue du suspect, l'ex-conjoint de la victime.
Selon le collectif NousToutes, il s'agit du 90ème féminicide de l'année 2023. "C'est clairement une situation qui ne devrait pas se produire", estime Danièle Obono qui rappelle que "la femme qui a été assassinée devait bénéficier d'une ordonnance de protection".
Au-delà de ce dernier féminicide, la députée pointe "les difficultés à porter plainte" pour les femmes victimes de violences. Elle pointe "le manque de moyens, le manque de formation pour l'ensemble des agents de police ou de la justice". Elle appelle à "regarder attentivement" la situation et "à donner les moyens pour prévenir ces meurtres et ces féminicides".
Les insoumis veulent demander plus de moyens à l'automne
Danièle Obono estime que la question des violences faites aux femmes qui était "censée être la grande cause du précédent quinquennat" d'Emmanuel Macron "s'est révélée être bien peu en termes de mise en avant de moyens". Le chef de l'Etat avait lancé en 2019 le Grenelle des violences faites aux femmes. La députée LFI rappelle que "les associations, notamment à la Fondation de France et le collectif NousToutes, demandent depuis des années" des moyens. Selon elle, les associations "ont estimé qu'il faudrait un milliard, au bas mot, pour pouvoir mettre en œuvre les moyens globaux, notamment sur la question de l'hébergement pour les personnes victimes, pour pouvoir prévenir les violences faites aux femmes et notamment les féminicides. Et on est loin du compte".
Danièle Obono assure que, lors des débats budgétaires à l'Assemblée nationale à l'automne, le groupe des Insoumis portera la question des violences faites aux femmes. "S'il n'y a pas de 49-3 qui nous en empêche, nous reproposerons qu'on alloue les moyens pour ça. Il n'y a pas besoin d'imaginer 150 000 choses", estime l'élue. "On sait ce qu'il faut faire. Les associations le disent depuis des années".
La députée de Paris plaide pour que soit entrepris "le travail de formation, parce que c'est encore en dessous" de ce qu'il faudrait. "Quand vous regardez les heures qui sont dévolues à cela, que ce soit pour les fonctionnaires de police ou pour les fonctionnaires de justice, ou l'ensemble des personnels qui ont à accompagner, accueillir les victimes, c'est encore en dessous. Il faut former, il faut éduquer. Donc il y a tout un ensemble de choses qu'il faudrait mettre en place".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.