Crise sanitaire et économique du Covid-19 : "Sa résolution dépend de 65 millions de Français", affirme Gilles Le Gendre
Selon le président des députés LREM estime que la France a "un problème de confiance" et de "climat psychologique", même s'il dit comprendre l'inquiétude d'une majorité de Français.
"On en a connu des crises, bien plus graves que celle-ci. Celle-ci a ceci de particulier, que sa résolution dépend de 65 millions de Français", a affirmé lundi 31 août sur franceinfo le député LREM de Paris Gilles Le Gendre, président, jusqu'au 10 septembre, du groupe LREM à l’Assemblée nationale.
"La solution, c'est vous, c'est moi. Ce sont les auditeurs qui nous écoutent et qui par l'acceptation de comportements qui peuvent paraître contraignants, peuvent avoir la plus grande efficacité contre le virus", poursuit Gilles Le Gendre qui ajoute que "la vraie solution" est "une solution médicale que nous attendons tous, un traitement et/ou un vaccin".
"Réactiver le pays"
Le patron des députés LREM met en avant la responsabilité assumée, à ses yeux, du gouvernement dans la mise en place des mesures sanitaires qu'il décrit ainsi : "la montée en puissance des équipements, la disponibilité des masques, la disponibilité et la mise en route des tests qui va aller croissant encore dans les jours et les semaines qui viennent". "Nous vivons un moment inédit, une crise inédite, souligne Gilles Le Gendre. Nous n'avions jamais envisagé qu'elle se termine rapidement. Et nous avons mis à profit toute la période où le virus avait un petit peu diminué, pour nous préparer et nous armer dans le cas où il se réveillerait".
Alors que huit Français sur dix affirment être inquiets pour la situation sanitaire de la France, pour la croissance du pays et leur pouvoir d'achat, selon le sondage Odoxa-Dentsu Consulting publié dimanche, Gilles Le Gendre juge ce sentiment légitime. "Nous sommes en train de nous défendre face à une épidémie dont on voit bien qu'elle est extraordinairement violente. Donc c'est normal que l'on soit inquiet pour l'économie, explique le patron des députés de la majorité présidentielle. Le pays a été à l'arrêt pendant deux, trois mois et nous sommes en train de le réactiver".
Si les Français n'étaient pas inquiets, cela voudrait dire qu'ils sont inconscients. Ce qui n'est évidemment pas le cas.
Gilles Le Gendreà franceinfo
Le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale tient à mettre l'accent sur le plan de relance du gouvernement dont le détail sera connu cette semaine et "qui va permettre de remettre en route la machine économique". "L'argent dépensé, la centaine de milliards, les mesures, les dispositifs vont être fondamentaux, notamment en direction des jeunes, notamment en direction de la modernisation du pays, l'innovation, l'écologie", a-t-il énuméré. Mais pour Gilles Le Gendre, ce plan "ne fonctionnera que si tous les Français s'y mettent".
Le problème de la France, c'est le problème de sa confiance. Le problème du climat psychologique.
Gilles Legendreà franceinfo
La crise sanitaire du Covid-19 doit donner "une opportunité majeure" au pays, ajoute Gilles Legendre pour "repenser le vivre ensemble, le collectif, faire en sorte que nous fassions bloc, non pas bloc auprès du gouvernement", précise le député LREM, "je comprends parfaitement qu'il y ait des débats, des controverses et des critiques, mais bloc ensemble, en se fixant deux objectifs : freiner massivement la circulation du virus et relancer massivement la machine économique".
"Mettre ses désirs en sommeil"
Les 9 et 10 septembre prochains, les députés La République en Marche (LREM) devront voter pour se désigner un nouveau président de groupe. Plusieurs candidats se sont déjà déclarés pour succéder à Gilles Le Gendre, notamment Christophe Castaner, Aurore Bergé et François de Rugy. "S'ils savaient la vraie nature du poste, peut-être seraient-ils moins nombreux", a lancé en forme de clin d'oeil le patron des députés LREM. "C'est un poste compliqué", tient-il à souligner.
S'il ne se prononce pas sur la personne qui lui succédera, Gilles Le Gendre a pris le temps de décrire les qualités qu'il estime nécessaires pour exercer ce poste. "Nous sommes deux à les connaître", rappelle Gilles Le Gendre. "Richard Ferrand, qui m'a précédé, et moi-même. Il faut être capable de rassembler, ce qui suppose un positionnement politique assez central par rapport au groupe. Il faut une grande loyauté vis-à-vis du président de la République, vis-à-vis du Premier ministre."
Gilles Le Gendre ajoute également qu'il faut "beaucoup, beaucoup, beaucoup de sang-froid, et être capable de faire preuve d'abnégation et de mettre souvent ses propres convictions, ses propres désirs en sommeil pour privilégier par-dessus tout l'esprit collectif".
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