Aurélie Drouvin : "Avec la plateforme Mes Volontés, chacun peut sécuriser ses dernières volontés dans un coffre-fort numérique"
Comment être sûr que ses dernières volontés seront respectées ? À la veille des fêtes de la Toussaint, Stéphane Dépinoy reçoit une jeune créatrice d’entreprise qui propose une solution en ligne.
Aurélie Drouvin a créé le site mesvolontes.net, coffre-fort numérique qui promet de rassembler et respecter ses dernières volontés : "C’est un site web sécurisé, sur lequel vous allez mettre des informations importantes, que nous allons transmettre aux personnes que vous avez choisies au moment du décès ou en cas d’incapacité suite à un accident ou une maladie." Une idée que la jeune entrepreneure a mûri durant le premier confinement, période où le COVID-19 a pris un grand nombre de personnes de court : "Nous avions déjà une idée de base, qui tournait autour d’un inventaire des biens mobiliers : savoir ce que l’on pouvait transmettre, à qui, et comment faire parvenir cette information. Au printemps, où nous avons eu le temps de développer cette idée, nous avons reçu beaucoup de témoignages de proches de gens qui étaient en réanimations ou qui étaient décédés. Il leur manquait de nombreuses informations pratiques".
Mais en quoi ce procédé diffère d’un testament laissé chez un notaire ? "Il peut être complémentaire de faire les deux", souligne Aurélie Drouvin. "Sur un testament, il y a des éléments que vous n’allez pas mettre. Il y a des choses qui changent trop souvent, comme des identifiants et mots de passe des comptes de banque en ligne, etc. Aujourd’hui, nous avons souvent des comptes bancaires dans des banques différentes et parfois à l’étranger, on a des placements ou des assurances vie dans différents endroits, on a parfois un portefeuille de crypto-monnaie… Donc on a des infos qui bougent assez vite et qu’on ne met pas forcément dans un testament à jour." Il y a quatre volets sur la plateforme. Le premier, gratuit, regroupe les dernières volontés (fin de vie, organisation des obsèques, décision sur le don d’organes, sur l’acharnement thérapeutique...). Le deuxième laisse la possibilité de laisser des messages personnalisés, qui remontent directement à la personne renseignée. Le troisième fait l’inventaire des biens, tandis que le quatrième rassemble ce qui a attrait à la vie numérique, comme les comptes en ligne et les codes d’accès.
Le service propose d’adresse à un tiers de confiance de son choix la possibilité de dans l’incapacité de prendre la main pour régler ces éléments, tandis que Mesvolontes.net gère le stockage, la sécurisation de l’information, et la transmission à la personne choisie : "La personne qui obtient l’information n’est pas forcément celle qui doit ensuite déterminer ce qui doit être délivré ou non. Vous avez la possibilité pour la personne qui ouvre un compte de laisser des messages à des personnes différentes, et ces messages ne passeront pas par le tiers de confiance."
Mais à partir de quel moment la personne n’est plus en capacité de gérer ces éléments et requiert un déclenchement de la procédure ? "Il y a deux solutions. Soit vous choisissez la personne en la prévenant pour qu’elle puisse récupérer les informations au bon moment, sachant que l’on délivre uniquement sur certificat médical ou acte de décès. Soit vous ne voulez pas lui dire, auquel cas vous nous transmettez son identité, et nous mettons en place une procédure ensemble pour la prévenir au moment venu."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.