: Vidéo Gérard Romiti : “85% des bateaux sont à quai. Le marché de la pêche s’est écroulé”
Gérard Romiti, président du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, était l'invité de :l'éco ce vendredi 3 avril 2020.
Gérard Romiti, président du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, dresse une photographie du secteur. Il estime que “85% de bateaux sont à quai, surtout les hauturiers". "Quelques petits journaliers sortent mais c’est vraiment un balbutiement. Les prix se sont effondrés. On pêche, on ramène du bon produit mais après il faut le vendre et le marché s’est écroulé complètement.”
Le secteur travaille notamment avec les restaurateurs, qui représentent la moitié de la consommation intérieure. “On a aussi le marché à l’exportation, on exportait beaucoup en Espagne et en Italie, après les restaurateurs, les métiers de bouche. Là tout est fermé donc on n’a plus d’acheteurs de ce côté."
Gérard Romiti évoque tout de même “une reprise, un balbutiement”. “Je pense que les gens ont envie de manger du poisson, un produit frais. Après, les clientes et les clients ont peur de sortir eux-mêmes. Et y a surtout l’effondrement des prix. Nous devons garder cette flamme d’espoir.”
Le président du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, a réagi aux aides européennes pour son secteur. “Enfin l’Europe a pris conscience qu’il fallait venir en aide à tout un secteur. Ils ont cassé les verrous et vont mettre de l’argent. Notre but c’est de reprendre la mer dans de bonnes conditions. On a besoin de trésorerie. Les mesures européennes qui arrivent sont les bienvenues. Nous avons un petit souci sur le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) mais je pense qu’on va pouvoir puiser dedans. Il va falloir être sûr que ces mesures on va bien pouvoir les appliquer au cas par cas.”
Pour Gérard Romiti, il faudra repenser le modèle de la pêche française. “Lorsque nous allons faire le bilan, je pense que le monde aura totalement changé et le monde va totalement changer. Et les pêcheurs professionnels devront revoir leur mode de fonctionnement. Nous allons tenir le cap, à conditions qu’on ait des feuilles de route précises.”
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