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Vidéo Valérie Masson-Delmotte : “Le ralentissement forcé de l’activité économique conduit à une baisse des émissions mondiales des gaz à effet de serre sans précédent"

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: L'éco
Article rédigé par franceinfo
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Valérie Masson-Delmotte, climatologue et membre du Haut-conseil pour le climat, était l'invitée de :l'éco ce vendredi 17 avril 2020.

Pour Valérie Masson-Delmotte, climatologue et membre du Haut-conseil pour le climat, “le ralentissement forcé de l’activité économique conduit à une baisse des émissions mondiales des gaz à effet de serre sans précédent, par rapport aux crises économiques précédentes”. “On estime que ce sera de l’ordre de 5 à 10%, même s’il reste beaucoup d’incertitudes sur ce qui va se produire d’ici à la fin de l’année. Le niveau des émissions mondiales, en particulier de dioxyde de carbone, s’il baisse de 5 à 10%, il ne revient qu’au niveau qui était celui d’il y a quelques années. Ce qui compte c’est la somme de nos émissions passées, récentes et à venir de dioxyde de carbone. Cette baisse temporaire n’aura pas d’effets significatifs sur le climat et la composition de l’atmosphère sauf si dans la réflexion de la relance de l’activité économique, on met aussi sur la table des investissements pour favoriser les transformations structurelles, nécessaires pour vivre bien, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

Où en est la France par rapport aux accords de Paris ? “L’objectif c’est de contenir le réchauffement en-dessous de 2 degrés, voire 1,5 degré. On en est déjà à 1 degré aujourd’hui. Pour y parvenir, les enjeux c’est d’arriver le plus vite possible à la neutralité carbone. Qu’on ne mette pas plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère qu’on soit capables d’en enlever et de stocker de manière durable. Le rapport pour la Haut-conseil pour le climat, en juin dernier, souligne que l’action de la France n’est pas à la hauteur de l’ambition. Les émissions de gaz à effet de serre ont baissé, faiblement, de l’ordre de 1% chaque année, alors que l’enjeu c’est d’aller vers un rythme de baisse autour de 3% par an. L’enjeu, par la suite, c’est de transformer notre mobilité, de remplacer les voitures polluantes par des voitures plus performantes, plus silencieuses, qui rejettent moins de polluants. Il y aura des bénéfices, pas uniquement pour le climat, mais aussi pour l’amélioration de la qualité de l’air et pour notre santé à tous.

Pour Valérie Masson-Delmotte, le futur plan de relance devra prendre en compte les défis environnementaux. La climatologue pense notamment à renforcer “l’accessibilité d’espaces sécurisés pour se déplacer à vélo”. “Une solution positive pour la distanciation sociale, pour la santé et l’environnement. Ça demande une réflexion profonde sur ce que l’on veut rebâtir, renforcer avec des moyens qui vont être limités. Agir pour l’environnement c’est agir aussi pour la santé planétaire, améliorer la qualité de vie des jeunes générations. Je compte sur chacun d’entre vous en réalité. Parce que les scientifiques ont fait leur travail depuis longtemps sur la question du climat.

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