Amandine Roggeman et Jean-Pierre Cabrol (Convention citoyenne pour le climat) : "Le combat pour appliquer les mesures de la convention climat continue, et comme tout combat il faut un peu de sueur et de larmes"
Amandine Roggeman et Jean-Pierre Cabrol, respectivement porte-parole et membre de la Convention citoyenne pour le climat, étaient invités de ":l'éco", présenté par Stéphane Dépinoy.
Pourquoi les signataires de la Convention citoyenne pour le climat ont-ils écrit à Emmanuel Macron hier ? Amandine Roggeman, porte-parole de la convention, déclare : "Le premier objectif était d’éclairer le manque de lisibilité lié aux différentes déclarations du gouvernement ces dernières semaines. Nous lui avons donc demandé de réaffirmer un cap. L’ambition structurante derrière les débats concerne des sujets très divers tels que la 5G, la réduction de la TVA pour les transports ferroviaires ou la neutralité carbone à atteindre. Il y a des éléments positifs : notre mandat était de réduire d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre, et hier le président a soutenu la nouvelle position européenne de 55 % de réduction."
Une délégation des membres de la Convention citoyenne pour le climat ont été reçus hier au ministère des finances. "Il était nécessaire de faire un point sur les considérations de chacun et les éléments politiques et la situation particulière, mais aussi d’écouter nos attentes et nos besoin. Nous voulions savoir quelle est la ligne précise de la politique environnementale au sein du gouvernement" explique Jean-Pierre Cabrol. Leur a-t-on signifié que les questions environnementales devraient attente avant de mettre en place les mesures de la convention, en raison des difficultés liées à la crise actuelle ? "Il n’y a pas de bon moment pour appliquer des mesures en faveur de l’environnement" estime Jean-Pierre Cabrol. "Pour un chef d’entreprise, il est nécessaire de faire attention à ses marchés, et à la situation économique et financière. Mais son rôle, au-delà d’investir et de faire des paris sur l’avenir, est aussi de s’adapter perpétuellement : il faut qu’il s’adapte sur sa politique commerciale et de production, y compris face sur la question environnementale. Il faut décider de la priorité : est-ce notre environnement et notre futur à long terme, ou est-ce l’économie d‘un pays ou de certaines entreprises à court terme ? Aujourd’hui, la question reste posée"
Concernant notamment la taxation des SUV pour dissuader l’achat de ces véhicules polluants, la taxation est prévue à partir de 1,8 tonne, contre 1,4 dans les propositions émises par la Convention citoyenne pour le climat. Amandine Roggeman veut toutefois y voir des aspects positifs : "Il y a eu un changement de position sur l’idée même de cette taxation, donc on peut s’en féliciter. Il il y a un différentiel et nous espérons aller encore plus loin, mais je me réjouis déjà que cette avancée soit bientôt effective." Elle considère la trentaine de propositions de la convention climat en passe d’être mises en œuvre comme "un bon début" : "c’est un travail que l’on espère poursuivre."
Mais peuvent-ils obtenir des avancées supplémentaires d'ici la fin de l'année, malgré la crise ? "Le grand message que nous avons entendu hier est que rien n’est figé. Nous allons faire notre maximum pour que les choses avancent davantage et que l’on soit au plus près de nos mesures, même si elles ne sont pas respectées à la virgule près, ce qui n’arrivera de toutes façon pas. Mais le combat continue, et comme tout combat il faut un peu de sueur et de larmes" estime Jean-Pierre Cabrol. Celui-ci cite comme mesure à laquelle il tient particulièrement la rénovation énergétique des logements, qui "ne va pas encore assez loin", tandis qu’Amandine Roggeman cite la régulation de la publicité, thème sur lequel elle a directement travaillé au sein de la Convention citoyenne pour le climat.
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