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Myriam Joly (Missègle) : "Il faut que les gens consomment moins, mais mieux"

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: L'éco
Article rédigé par franceinfo - Nicolas Kwant
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Myriam Joly, fondatrice de Missègle, est l’invitée de Stéphane Dépinoy dans la matinale de France Info.

L’industrie française du textile s’effiloche depuis des décennies. En 40 ans, le nombre d’emplois dans la confection de vêtements a été divisé par 10. Résultat : plus de 95 % des habits sont importés dans l’hexagone.

Éleveuse au départ, Myriam Joly a décidé de se lancer dans la fabrication de vêtements. "J’avais envie de produire du textile, de vendre des produits finis," se souvient-elle. L’entreprise Missègle, qu’elle a créée en 1994 dans le Tarn, confectionne aujourd’hui 300 000 paires de chaussettes par an et affiche un chiffre d’affaires en croissance de +25 % sur l’année.

En 2007, le façonnier qui fabriquait ses chaussettes faisait faillite. "Je me suis dit, je ne peux pas laisser partir tout ce savoir-faire à l’étranger." Myriam Joly se rappelle, "à l’époque, le made in France n’était pas du tout à la mode." Depuis, l’entreprise est passée de 6 à 60 salariés. "On est à 20 % au-dessus du SMIC, plus une redistribution des bénéfices. Ça me paraît être une condition indispensable si on veut intéresser des gens pour qu’ils reviennent dans l’industrie," estime la fondatrice de Missègle.

Acheter chez Missègle, "c’est cinq fois plus cher que ce que l’on peut trouver dans le commerce," admet-elle. "Les gens prennent conscience qu’en achetant moins et en achetant mieux, au bout du compte, on est gagnant. Les gens sont conscients qu’en achetant français, ils contribuent à la solidarité nationale." Myriam Joly souhaite la mise en place de "taxes miroirs" pour équilibrer les rapports de force commerciaux entre les pays : "Les produits chinois rentrent plus facilement que nous on peut leur en envoyer." D’après elle, cette situation correspond à une "prime pour ceux qui trichent."

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