: Vidéo François Asselin craint un “été meurtrier” : “À la rentrée, on risque de voir des licenciements économiques en rafale dans beaucoup d’entreprises”
François Asselin, président de la CPME, était l'invité de :l'éco ce mercredi 29 avril 2020.
François Asselin, président de la Confédérations des petites et moyennes entreprises (CPME), l’assure : certaines entreprises sont prêtes pour reprendre au 11 mai “puisque certaines ne se sont pas arrêtées”. “Et après le 11 mai, ça va s’élargir à d’autres secteurs d’activités, entre autres le commerce. Nous allons être obligés de vivre, et donc de travailler, avec ce risque épidémique. Toutes les mesures barrières, les contraintes qu’il faut s’appliquer au quotidien, pour protéger nos salariés mais aussi nos clients, il va falloir faire avec, et ça ne réjouit personne.”
Le président de la CPME rappelle que “la santé des salariés, c’est la responsabilité des employeurs”. “Si nous n’avons pas de moyens de les protéger individuellement, à savoir un masque, nous n’allons pas rouvrir notre entreprise. C’est une obligation qui est dans le Code du travail. Il va falloir mettre en place des mesures qui vont demander beaucoup d‘investissements en termes de temps, désinfecter ses locaux, l’endroit où on peut recevoir les clients. On va redémarrer, pendant très longtemps très doucement, et ce que nous craignons à la CPME c’est que les salariés qui sont en chômage partiel, nous n’ayons pas les moyens de tous les réemployer.”
François Asselin est revenu sur les secteurs les plus touchés. “Aujourd’hui, l’industrie est à peu près à 55% et dit, qu’à la fin de l’année, s’ils arrivent à 80% de leurs capacités, ce sera déjà un bel exploit. Le bâtiment est à peine à 20%. Le commerce finalement, on ne sait pas trop puisqu’on contingente la clientèle, et on ne connaît pas non plus l’attitude des consommateurs. Vont-ils revenir en masse acheter dans les magasins ? On ne sait pas trop.”
Le président de la CPME évoque un risque de “sureffectif”. “Les personnes qui sont en chômage partiel actuellement, lorsqu’il faudra les réemployer, si vous n’avez pas de travail ou pas assez de travail pour eux, vous n’aurez d’autres choix que de les licencier. Il faut penser à des mesures d’accompagnement. Avec la formation continue on ne perd pas nos salariés, on pourrait les récupérer, mais c’est très compliqué. Parce que nous sommes partis pour 12 à 24 mois, le temps que nous ayons trouvé un vaccin.”
François Asselin redoute “une sorte d’été meurtrier”. “C’est plutôt à la rentrée, où on risque de voir des licenciements économiques en rafale dans beaucoup d’entreprises.”
Y a-t-il un risque de faillite pour certaines entreprises ? “Clairement, si vous n’arrivez pas à équilibrer vos recettes et vos dépenses, vous allez directement vers la case faillite. Nous voulons absolument que les mesures d’accompagnement pour les entreprises restent bien sûr en action, c’est indispensable pour éviter la catastrophe économique, l’effondrement économique du pays. L’État fait beaucoup, il va falloir qu’il en fasse encore malheureusement. La dette que nous sommes en train de cumuler, il faudra à un moment ou un autre la traiter.”
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.