Luc Chatel (PFA) : "Nous allons vivre un nouveau départ dans l'automobile"
Luc Chatel, président de PFA, est l'invité de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info.
Le secteur autombile est en pleine transformation. Les délocalisations et l'arrivée des moteurs électriques bouleverse le paysage industriel français avec, depuis plusieurs années, des suppressions d'emplois chez les constructeurs et leurs sous-traitants. C'est la situation que connaissent aujourd'hui les Fonderies de Bretagne où 350 emplois sont menacés. Président de la Plateforme de la Filière Automobile, Luc Chatel explique : "Il faut être conscient de ce qui se passe dans l'automobile aujourd'hui. Nous sommes victimes à la fois d'une crise et d'une mutation historique. Avec la crise du Covid, le marché a reculé de 25 % l'année dernière. Cela nous ramène 45 ans en arrière en termes de volume d'activité." Il poursuit : "Nous avons engagé, en 2018, un tournant historique avec le passage vers l'électrique. Cela a donc des conséquences sur les métiers historiques de l'automobile dont la fonderie."
Luc Chatel avertit : "Tout l'enjeu est d'être capable d'accompagner cette transition, de faire en sorte que les salariés qui sont dans ces métiers puissent être accompagnés, reconvertis et orientés vers les métiers du futur de l'automobile." L'arrivée des moteurs électriques ou à hydrogène sont un "nouveau départ" pour le président de PFA. "Il faut sept fois moins de composants dans un moteur électrique que dans un moteur thermique, il faut trois fois moins d'heures de travail. Il y a moins d'entretien et moins d'investissements."
La France est-elle armée pour se faire une place dans ce nouveau marché ? "Elle a un tissu industriel et un savoir-faire d'exception. Un vrai patrimoine. Elle a donc les atouts." Mais il nuance : "Il y a encore des conditions à remplir. Les compétences vont changer, des métiers vont disparaître, d'autres vont émerger." Comment capter une part significative des investissements qui seront réalisés en Europe ? "Aujourd'hui, la France représente 9 % de la valeur ajoutée de l'automobile en Europe." Malgré de nombreux projets de relocalisations en France, ce n'est pas suffisant selon Luc Chatel. "Il y a un vrai sujet de compétitivité. Aujourd'hui, il y a encore un écart. Une heure travaillée dans une usine en France, cela coûte 26 euros ; la même heure en Slovaquie, c'est 12,50 euros et l'Espagne qui nous a doublé dans le nombre de véhicules automobiles produits, c'est 19 euros."
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