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Vidéo Julia de Funès sur le télétravail : “Les études montrent qu’on travaille mieux, de façon plus concentrée qu’au bureau.”

Publié Mis à jour
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: L'éco
Article rédigé par franceinfo
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Julia de Funès, philosophe, était l'invitée de :l'éco ce mercredi 22 avril 2020.

Pour Julia de Funès, philosophe, cette crise sanitaire est l’occasion de voir le “télétravail généralisé”. “Les vieux réfractaires à cette mise en place n’auront plus aucun argument, ce sera possible et ce sera sur volontariat.

La philosophe rappelle que, pour plusieurs raisons, les salariés seraient plus efficaces en télétravail. “Il y a un gain de temps dans les transports, mais c’est aussi parce qu’on n’est plus en représentation permanente. Quand on est en peignoir devant son ordinateur, on est concentré sur son dossier alors qu’en entreprise, tout est visible. Il suffit de se savoir vu, visible pour agir comme si nous étions vu. Et cette représentation permanente, où il faut montrer qu’on travaille, accapare une partie de l’esprit et déconcentre aussi une partie de ce même esprit. C’est une concentration plus forte même s’il y a des difficultés, puisqu’on a toute la vie familiale autour, mais quand on peut s’isoler, les études montrent qu’on travaille mieux, de façon plus concentrée qu’au bureau.

Autre observation : la diminution du nombre des réunions. “60% des réunions ne servent strictement à rien. Là quand on se réunit c’est qu’il y a une véritable utilité et même si l’ordre du jour de la réunion n’est pas forcément nécessaire, au moins on se retrouve et ça crée un lien social. Les réunions retrouvent donc une certaine utilité. Quand on est en présence permanente dans des espaces de coworking, dans des open spaces on ne se parle même plus.

Mais pour Julia de Funès, le télétravail est aussi un révélateur d’inégalités. “Bien sûr, ce télétravail ne peut pas se généraliser aux métiers manuels, aux métiers présentiels, on ne peut pas l’appliquer à tous types de métiers. Ça révèle des inégalités sociales même à l’école, certains enfants n’ont pas la possibilité de télétravailler ou de télé-apprendre. C’est justement à l’État de parer à ces inégalités. Ce n’est pas possible d’imposer ce système en creusant encore plus les inégalités. Quand c’est rendu possible au sein des entreprises c’est formidable parce que ça libère, ça crée de l’autonomie pour les salariés, mais ça n’enlève en rien certaines difficultés.

La philosophe l’affirme : il sera “impossible” de revenir en arrière après la crise. “Quand on a octroyé une liberté, on n’a jamais pu revenir en arrière, ça ne s’est jamais vu. Les entreprises, les employeurs ne peuvent pas dire, on a installé le télétravail, maintenant vous revenez au bureau et on le limite. Peut-être qu’il y aura une régulation, une modération, un planning à mettre en place. Je ne minimise pas la difficulté de la mise en place du télétravail mais ce serait archaïque de revenir en arrière. C’est une façon moderne de travailler, très efficace, donc ce serait vraiment une absurdité, si on revenait en arrière sur ce mode de fonctionnement.

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