: Vidéo Olivier Oullier : "La vraie valeur, la vraie monnaie aujourd’hui : c’est récupérer notre attention"
Olivier Oullier, neuroscientifique et président d'EMOTIV, était l'invité de :l'éco ce mercredi 11 mars.
Olivier Oullier, neuroscientifique, explique comment retrouver plus d'attention : "Éliminer les distractions, les alertes sur nos téléphones et nos montres connectées, le bruit ambiant. C’est l’environnement qui va déterminer en très grande partie, si on est distrait ou si on est concentré. Ça va dépendre de nos préférences et de la façon dont nos cerveaux, qui sont si différents, vont fonctionner."
La disponibilité de notre cerveau est un enjeu pour beaucoup d’entreprises, notamment les géants du numérique. "Ces gens-là ont compris bien avant d’autres secteurs, notamment l’éducation ou la prévention en santé publique, qu’il faut comprendre comment le cerveau des gens fonctionne pour pouvoir attirer leur attention. La vraie valeur, la vraie monnaie aujourd’hui : c’est récupérer notre attention."
Comment font-ils pour capter plus notre attention ? "Ils comprennent notre comportement. La plupart des organisations, publiques ou privées, pour nous comprendre, posent des questions. C’est encore le règne du sondage et des questionnaires, qui sont des méthodologies catastrophiques d’un point de vue scientifique, qui ont une prédictibilité quasi nulle, mais qui sont extrêmement pratiques pour justifier d’une stratégie."
Pour Olivier Oullier, si l'on prend "n’importe quel environnement de travail, il n’y a pas un seul secteur, public ou privé, qui ne peut pas bénéficier d’une meilleure compréhension de ce qui stresse les gens et ce qui les distrait". "N'importe quelle personne qui travaille, si on comprend mieux ce qui la stresse, si on arrive à mieux personnaliser sa journée de travail, le bien-être de cette personne va augmenter."
Le neuroscientifique explique sa démarche. "Concrètement, on enregistre l’activité du cerveau des gens. La source de la mesure c'est au niveau du cerveau. On arrive, avec des algorithmes et de l'intelligence artificielle, à mesurer en temps réel, l'attention et la distraction. Les données sont échangées avec votre station de travail, qui va vous dire là il faut faire un break, ou dans le cadre par exemple d'un contrôleur aérien, si vous êtes trop stressé, ou distrait, vous ne pourrez pas commencer votre journée de travail, parce qu'il y a un risque pour la vie des gens. Nous ne sommes pas égaux face à l'attention."
L'interview s'est achevée en musique avec "Balancé" de Georges Moustaki.
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