: Vidéo Samy Chaar : “On a vraiment un soutien monétaire et fiscal de beaucoup plus grande ampleur que dans les récessions passées"
Samy Chaar, chef économiste chez Lombard Odier, était l'invité de :l'éco ce mercredi 1er avril 2020.
Samy Chaar, chef économiste chez Lombard Odier, évoque la future récession. “Dans un scénario de base qui est qu’on arriverait à contenir le choc dans ce premier trimestre et le deuxième trimestre, ça va être une contraction historique, extrêmement profonde, les économies sont à l’arrêt. Est-ce qu’on va être capable d’avoir des trimestres de rebond, au 3e trimestre et au 4e trimestre ? Si on arrive à contenir la propagation du virus et a empêché une spirale des défauts et du chômage, on devrait avoir des trimestres en contraction annualisée à moins 10, moins 20, voire davantage pour les trimestres 1 et 2. Mais c’est la reprise aux trimestres 3 et 4 qui va être au centre des attentions.”
Quel est le scénario principal pour une reprise ? “Le plus important c’est de réussir à contenir la propagation du virus et rouvrir progressivement les économies. Il faut d’abord fermer un certain nombre de choses. Et puis ensuite, c’est la capacité de tester la population, ceux qui sont malades mais ceux aussi qui, peut-être, ont développé une immunité. Une fois que c’est fait, l’exemple asiatique montre qu’on peut rouvrir progressivement les économies et puis après 1, 2 ou 3 mois, si on arrive à éviter une seconde vague, on pourra rouvrir davantage les économies.”
Quel scénario pour la France ? “L’Insee a fait un très bon travail, on est dans des fils de contraction qui sont tels que, un peu plus, un peu moins, ce n'est pas ce qui va vraiment changer la réalité. Ce qui est très important c’est pendant ce choc, est-ce qu’on arrive à éviter que les entreprises fassent défaut massivement ? Pour ça, le rôle de la liquidité, de la Banque centrale européenne mais aussi de l’État français est primordial. Et ensuite, est-ce qu’on va éviter une spirale du chômage et, là encore, le gouvernement a un rôle important à jouer. On aura peut-être une récession historique mais elle n’aura peut-être pas le même impact sur les défauts et sur le chômage qu’a une récession habituellement, parce qu’on a vraiment un soutien monétaire et fiscal de beaucoup plus grande ampleur que dans les récessions passées.”
Samy Chaar conclut : “Il faut être capable de faire un petit peu le dos rond, notamment si c’est un choc transitoire, et aujourd’hui on voit qu’on a quand même des solutions à ce problème. L’Asie en est un exemple, les solutions qui sont appliquées à l’Europe commencent à porter leurs fruits. Il n’y a pas de raison qu’on ne se sorte pas de cette crise à un moment ou un autre.”
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.